
Fil d'Ariane
La question est sur toutes les lèvres. Qui succèdera au pape François, après son décès, le 21 avril dernier ? Le collège des cardinaux se réunira dans la chapelle Sixtine pour le vote. Le processus se poursuivra jusqu’à ce qu’un nom se détache. Pour la première fois, plus de la moitié des cardinaux votants ne sont pas issus du continent européen. Le 267e pape pourrait-il être Africain ou Asiatique ? Voici une sélection de potentiels successeurs du pape François.
Montage photos des candidats potentiels au pontificat.
Le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne (CEI), célèbre la messe en la cathédrale de l'Immaculée Conception à Moscou, le jeudi 29 juin 2023.
C’est l'archevêque de Bologne et le président de la Conférence épiscopale italienne. Réputé pour son engagement en faveur de la paix et de la justice sociale, il est proche du mouvement Sant’Egidio, un mouvement laïc d'inspiration chrétienne catholique, engagé dans la lutte contre la pauvreté. Matteo Zuppi est perçu comme un modéré capable de rassembler différentes sensibilités au sein de l'Église.
Proche de la sensibilité du pape François, il est engagé pour la paix, notamment en Ukraine et est très respecté en Europe.
Le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, à son arrivée à une session de la 16e assemblée générale du synode des évêques dans la salle Paul VI au Vatican, le samedi 28 octobre 2023.
L’ancien archevêque de Manille et actuel préfet du Dicastère pour l'Évangélisation est souvent décrit comme le “François asiatique” en raison de son style pastoral et de son engagement en faveur des pauvres. Cependant, sa gestion administrative, notamment lors de sa présidence de Caritas Internationalis entre 2015 et 2022 a été vivement critiquée, ce qui a entaché sa réputation. Il reste néanmoins très aimé, notamment en Asie, grâce à son engagement social. Fera-t-il le poids face aux poids lourds européens ? Peut-être, surtout si les cardinaux veulent élire un pape originaire du Sud global.
Le cardinal Pietro Parolin assiste au 150e anniversaire de l'arrivée des missionnaires catholiques en Chine lors d'une réunion d'un ordre religieux italien, à Milan, en Italie, le 3 octobre 2020.
Le secrétaire d'État du Vatican depuis 2013 est considéré comme le candidat de la continuité. En diplomate chevronné, il a joué un rôle clé dans les relations internationales du Saint-Siège, notamment avec la Chine.
Bien qu'il n'ait jamais été inculpé, Parolin a été impliqué dans des controverses financières ayant suscité de nombreuses critiques au Vatican, notamment le rachat de l'hôpital IDI (Istituto Dermopatico dell’Immacolata). Le numéro 2 du Saint-Siège reste néanmoins un bon candidat à la succession, par son influence et son soutien des cardinaux du Vatican, souvent issus des cercles traditionnels de la Curie romaine.
Le cardinal Fridolin Ambongo après un consistoire à la basilique Saint-Pierre, au Vatican, le 5 octobre 2019.
L’archevêque de Kinshasa est engagé dans les questions de justice sociale et environnementale. Son élection pourrait marquer une reconnaissance de la croissance du catholicisme en Afrique. Il représente une voix forte de l’Église africaine, avec un intérêt prononcé sur les enjeux écologiques et la question des droits humains. Très respecté à Rome, son élection serait historique. Il est soutenu par de nombreux cardinaux du Sud. Si un consensus se forme autour d’un pape africain, il est celui qui aurait le plus de chances.
L'archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline, à Marseille, dans le sud de la France, le mercredi 8 mai 2024.
L’archevêque de Marseille et fondateur de l'Institut catholique de la Méditerranée est un spécialiste du dialogue interreligieux, notamment entre chrétiens, musulmans et juifs. Il est également très engagé sur les questions migratoires et sociales, et défenseur des migrants. Il est proche de la théologie du pape François et adepte d’une Église ouverte, humble et engagée. Il manque néanmoins de rayonnement international. Il peut avoir une chance si les cardinaux visent une figure spirituelle forte.