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- Rafael Correa se retire, les Equatoriens aux urnes
En l'absence du charismatique, quoique polémique Correa, le scrutin s'annonce le plus serré de l'histoire récente de l’Equateur, ce pays andin producteur de pétrole, dont l'économie dollarisée est affectée par la chute du brut et la hausse du billet vert.
Selon le président sortant, qui a utilisé la manne pétrolière pour redistribuer les richesses et moderniser les infrastructures, "ce qui est en jeu: ce sont deux visions de la société, deux visions du développement, deux visions de l'Etat".
Le président sortant rafael Corréa laisse derrière lui une importante réforme du sytème de santé publique. Tous les Equatoriens ont accès à un médecin, à l'hôpital, aux médicaments, presque toujours gratuitement, mais les caisses de l'Etat sont vides et aujourd'hui, il faut attendre 3 mois pour obtenir une consultation.
Reportage en Equateur de Romane Frachon et Antoine Bodar pour TV5Monde :
Les Equatoriens vont devoir décider de poursuivre la "Révolution citoyenne" de l'ancien économiste Correa, jusqu'alors considéré comme héritier de la gouvernance du Vénézuélien Hugo Chavez, ou de prendre un virage conservateur, à l'image de l'Argentine, du Brésil et du Pérou.
L'issue devrait se jouer entre le favori des sondages, l'ex vice-président Lenin Moreno, candidat d'Alliance Pays (AP, au pouvoir), et l'ancien banquier Guillermo Lasso, principal leader de la droite sous l'étiquette du mouvement Créant des opportunités (Creo - "Je crois"). "Le peuple équatorien (...) est décidé à continuer avec un processus qui ne sera pas stoppé", assure toutefois Lenin Moreno, 64 ans, qui a clôturé sa campagne jeudi à Guayaquil (sud-ouest), capitale économique du pays.
Suivent l'ex-députée de droite Cynthia Viteri (14%), qui pourrait peser en cas de second tour, et l'ancien maire de gauche de Quito, Paco Moncayo (7,7%).
Affiches électorales représentant Lenin Moreno, à Quito, le 17 février 2017.
De son côté, Guillermo Lasso, 61 ans, dit avoir "la certitude qu'il va y avoir un second tour". L'ex-banquier a appelé à "voter pour le changement afin de lutter contre la corruption", affirmant que le gouvernement "ne veut pas que nous sachions qui sont les bénéficiaires des pots-de-vin d'Odebrecht". Dans le cadre de l'enquête sur ce scandale, la justice américaine a révélé que le groupe de construction brésilien avait payé environ 33,5 millions de dollars entre 2007 et 2016 à des fonctionnaires en Equateur.
Personne n'est encore inculpé et le gouvernement a averti qu'il n'admettrait pas d'accusations "sans preuve", Rafael Correa estimant qu'elles ne sont que "les distorsions qui surgissent toujours en période électorale". Un ex-ministre, Carlos Pareja, est toutefois mis en cause pour une autre affaire impliquant l'entreprise pétrolière publique Petroecuador, où a été mentionné le nom du vice-président Jorge Glas, candidat à sa réélection.
M. Lasso s'est par ailleurs dit prêt, s'il est élu, à retirer l'asile à Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks réfugié à l'ambassade équatorienne à Londres depuis 2012. "Dans le cadre des droits humains et du droit international, nous ferons en sorte que M. Assange quitte l'ambassade (...) dans un délai de 30 jours après le début de notre gouvernement", a-t-il affirmé.
Guillermo Lasso, candidat du parti Creando Oportunidades - CREO - à Quito, le 15 février 2017.