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Le volcan Nyamuragira, voisin tout proche du plus connu Nyiragongo, dans l'est de la RDC, pourrait connaître une prochaine éruption, a priori sans danger pour les habitations.
Le mont Nyamulagira en éruption, le 11 novembre 2011.
Célestin Kasereka Mahinda, directeur scientifique de l’OVG, l'Observatoire volcanologique de Goma (OVG) est formel. "Nos observations sont que le Nyamuragira demeure actif" et qu'une "éruption interne", à l'intérieur du cratère, "peut intervenir à brève échéance."
"Nous sommes allés hier à Nyamuragira avec l'hélicoptère de la Monusco" (la force de l'ONU en RDC) et nous avons travaillé pendant plus de deux heures dans le cratère", rénchérit le directeur scientifique de l’OVG. "Quand on parle d'éruption, la population suppose que la lave va couler vers les habitations, mais pour nous, scientifiquement, l'éruption c'est l'apparition de la lave à la surface", a-t-il précisé.
Célestin Mahinda a d'autre part souligné qu'à la différence du Nyiragongo, qui "menace directement les villes de Goma et Gisenyi" (ville rwandaise frontalière de Goma), les précédentes éruptions externes du Nyamuragira se sont dirigées dans le parc des Virunga ou vers des routes proches. La dernière éruption du Nyamuragira date de 2011 et le volcan connaît depuis 2014 une activité interne, a-t-il précisé.
Une éruption interne pourrait toutefois se traduire par "un panache de fumée", qui se dirigerait vers les zones habitées et pourrait aussi rendre le trafic aérien difficile dans la région. Par ailleurs, "la pluie qui traverserait le gaz volcanique serait une pluie acide (...) pouvant avoir des conséquences sur la santé" a précisé le scientifique.
Même s'il n'y a "pas tellement" de conséquences directes possibles d'une éruption du Nyamuragira sur le Nyiragongo, "nous surveillons les deux volcans à la fois", a assuré Célestin Mahinda.
La dernière éruption du Nyiragongo, avec des coulées de lave par des fissures sur les flancs du volcan, avait fait 32 morts et détruit plusieurs centaines de maisons, le 22 mai dernier. Moins de quatre mois après, la lave était réapparue dans le cratère ce qui, pour le directeur scientifique de l'OVG, était plutôt une bonne nouvelle, le volcan ayant ainsi trouvé "un moyen de respirer".