Réacteurs nucléaires défaillants : la Belgique va-t-elle faire face à une coupure d’électricité cet hiver ?

La Belgique redoute une pénurie d'électricité d'origine nucléaire en novembre prochain. Selon des membres du gouvernement belge, le producteur Electrabel, filiale française d’Engie, en serait responsable. Explications.
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Nuclear Station Belgium
La centrale nucléaire de Doel, en Belgique © AP Photo/ Virginia Mayo
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Le parc nucléaire belge est dans le rouge. Le problème ? Six de ses sept réacteurs nucléaires sont à l’arrêt. L’un est en révision, les cinq autres sont en panne en raison de leur vétusté.

En novembre, un seul réacteur sera en fonction. Une situation qui pourrait être problématique à l’approche de l’hiver car plus de la moitié de l'électricité produite en Belgique est d'origine nucléaire.

"La situation est bien pire qu'en 2014"


Selon Marie-Christine Marghem, la ministre belge de l’énergie, “la situation est bien pire qu’en 2014”, l’année où la Belgique avait subi une pénurie d’électricité qui l’avait obligée à organiser des coupures temporaires dans certains secteurs.

Dans un communiqué, la ministre belge de l’énergie s’est dite "choquée par le comportement d’Electrabel qui, une semaine après avoir assuré à Elia - gestionnaire du réseau de transport d'électricité -  la disponibilité de ses moyens de production, annonce revoir la planification des interventions sur les centrales, créant un écart de 3.000 MW par rapport aux prévisions d’Elia”.

Elle accuse le groupe Electrabel d’être, “entièrement responsable”, de cette pénurie, accusant le géant Engie de ne pas avoir respecté les consignes d’entretien des centrales.

Selon un collaborateur anonyme d’Electrabel qui s’est exprimé à la RTBF, le groupe aurait laissé ses centrales nucléaires se dégrader. Des accusations qui ont ensuite été contredites par la filiale française.

Quelles solutions ?

Pour anticiper la pénurie d’électricité, le gouvernement belge a demandé à la France, l’Allemagne et aux Pays-bas de lui prêter main forte, en cas de besoin. Pour l’heure, l’Allemagne et les Pays-Bas sont prêts à fournir de l’électricité. La France termine de préparer son Plan hiver avant de donner une réponse définitive.

Au niveau national, Infrabel, le gestionnaire belge du réseau ferré, a annoncé dans le journal l’Echo, la possibilité d’envisager un arrêt du trafic ferroviaire pendant une journée, comme solution de secours. Les chemins de fer sont un des plus gros consommateurs d’électricité du pays, avec une consommation annuelle d’1,6 TWh selon ce même quotidien.

En outre, cet arrêt aurait des conséquences économiques importantes sur le pays ainsi que sur la filiale Electrabel.