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© TV5MONDE / Kim Lévy
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Référendum en Nouvelle-Calédonie : l’île d’Ouvéa, le jour d'après

Sur l'île d'Ouvéa, au nord-est de l'archipel, les habitants ont voté "Oui" à l'indépendance à 84%. Mais près de la moitié de la population a préféré s'abstenir. En 1988, cette île est devenue l'un des symboles de la lutte. Dix-neuf Kanaks et quatre militaires français ont perdu la vie à l'issue de cette tragédie. Le référendum de dimanche 4 novembre a donc une résonance particulière. Reportage.

L'alizé souffle sur le lagon d'Ouvéa, au lendemain du référendum d'indépendance. Comme un léger vent de changement tandis que les habitants reprennent leurs activités, retournent à la pêche vivrière. Ici comme ailleurs en Nouvelle-Calédonie, le référendum a mis fin à 30 ans d'attente.

Pour ce vote, un peu plus de la moitié de la population d'Ouvéa s'est déplacée aux urnes. L'autre moitié, comme ici au nord de l'île, s'est abstenue. Certains non-votants dénonçaient un référendum perdu d'avance. Angela Boucko a préféré voter. Pour elle, les résultats sont plus serrés que prévus :
 

C'est décevant dans la mesure où le "Oui" pouvait l'emporter. Et en même temps c'est encourageant pour les prochains référendums.

Angela Boucko, habitante d'Ouvéa

Beaucoup prennent ce premier référendum comme un test, avant deux prochaines consultations possibles. Les 43 % de "Oui" ont surpris tout le monde. 
 

Personnellement, moi je suis content du résultat, ça veut dire qu’au moins, on sait que de l'autre côté ils vont dire "ça existe, les Kanak sont là". Ça existe donc ça veut dire que le peuple est là. 

Irenee Djarima, habitant d'Ouvéa

Sur cette petite île, presque tous les votants croient depuis toujours que l'indépendance sera bientôt une réalité.

Le temps de la violence appartient au passé, pour la nouvelle génération indépendantiste d'Ouvéa. Angela espère que les partisans du non à la pleine souveraineté changeront d'avis, "c'est un projet qu'il faudra mener ensemble. On est tous victimes de l'histoire, du coup on peut pas les blâmer. Il n’y a personne qui va rejeter personne, il n’y a personne qui sera renvoyé d'ici, il faut juste notre émancipation du peuple kanak et après tout peut se faire, il n’y a rien de méchant."

Ouvéa voit l'avenir clair comme l'eau du lagon : référendum ou pas, l'indépendance pourrait bientôt tourner la page coloniale.