Elle fait partie du paysage suisse, jusqu'à être devenue un emblème national. Mais voilà dimanche prochain, la vache à cornes sera au coeur d'un référendum populaire.
C'est un peu un rebelle, ou un doux rêveur. La presse suisse le surnomme "le punk à vaches". Depuis huit ans, Armin Capaul est en croisade. Eleveur de vaches, il milite pour que ces animaux symboles hélvétiques s'il en est, gardent leurs cornes.
Je discute toujours avec mes vaches dans l'étable. Elles m'ont demandé si je pouvais faire quelque chose pour les vaches, si je pouvais les aider à garder leurs cornes.
Armin Capaul, initiateur du vote populaire dit des vaches à cornes
Arguant de la protection animale, Armin Capaul a lancé une initiative populaire. Les Suisses voteront ce week-end. Et si le Oui passe, des subventions seront accordées aux éleveurs qui refusent d'écorner leurs vaches. Ils pourront ainsi adapter leurs étables aux animaux et non l'inverse.
En Suisse, nous avons encore 10% de vaches à cornes et ce sont celles-ci que je souhaite sauver, pour ainsi dire, afin qu'elles ne disparaissent pas. Si on leur enlève les cornes, il n'y aura plus de retour en arrière.
Mais l'initiative divise, les pour et les contre seraient au coude à coude. Dans le camp des opposants, on agite le chiffon rouge de la sécurité.
Nous devons faire attention à l'efficacité de la production laitière, donc une certaine taille du troupeau est nécessaire. Par conséquent, le risque de blessure pour l'homme et la bête est notre principal argument.
Christine Bühler, éleveuse à Tavannes
Le conseil fédéral suisse s'est prononcé contre cette initiative. Selon le ministre de l'Agriculture, rien ne prouve que l'écornage affecte le bien-être des animaux. Des scientifiques affirment eux que brûler une corne peut être douloureux.