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©Reportage de Sophie Golstein, Vincent Fayol et Alexandre Ageneau
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Réfugiés syriens : la solidarité française

Mohammad, réfugié syrien, vit depuis la mi-novembre 2015 dans le sud-ouest de la France. Soutenu par les solidarités locales et le travail de nombreux bénévoles, ce potier qui a fuit Alep tente de se reconstruire. Reportage.
L'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) a choisi pour lui son lieu d'installation. Ce sera Foix en Ariège dans le sud-ouest de la France où "il y a beaucoup d'ateliers de potiers", explique Mohammad qui veut y développer son artisanat. "Je pourrai commencer à travailler quand j'aurai terminé mes cours de français", souligne-t-il. 

Arrivé dans la région mi-novembre 2015, deux jours après que notre journaliste le rencontre à Paris, il a pu faire venir sa famille jusque dans l'Ariège où ils vivent désormais tous ensemble. 

Son installation à Foix est facilitée par de nombreux bénévoles mobilisés pour les réfugiés syriens dès l'automne dernier. Leur soutien s'est révélé extraordinaire. Ils se sont même cotisés pour payer le voyage de son épouse, Mona et des enfants.
 
"On est comme des frères, c'est ma famille", raconte Mohammad en montrant Bernard, l'un des bénévoles. Ce dernier estime qu' "on ne peut pas régler un problème d'accueil que sur un plan administratif et politique national. Nous, nous sommes un peu cette courroie humaine du peuple français qui accueillons nos amis syriens."
 
Un peu de chaleur humaine, bienvenue après cette guerre qui dure depuis 5 ans et dans laquelle Mohammad a perdu son fils aîné. 
 
Mais il continue d'avancer, et cela passe par ouvrir son propre atelier de poterie. A St Croix Volvestre, à une heure de Foix, Sibylle, prête son atelier. En son absence, c'est Katja qui le guide : "Le savoir de Mohammad sur les grosses pièces et la cuisson de la faïence à basse température, est presque perdu ici ... quand j'ai présenté Mohammad à l'association des potiers, ils ont dit : 'tu le lâches pas, il faut qu'il s'installe ici' ... ils veulent qu'il reste ici.
 
Sans Katja, sans Bernard et tous ces bénévoles de l'Ariège, fidèles à une certaine idée de la France, généreuse et ouverte sur le monde, Mohammad et sa famille seraient livrés à eux-mêmes, dans un pays qui - jusqu'ici - accueille les réfugiés Syriens au compte-goutte et ... du bout des lèvres.