Fil d'Ariane
"Grêves, manifestations, revendications" : chaque jeudi, ces réfugiés syriens étoffent leur vocabulaire grâce au cours de Françoise Cazale au sein de l'Oeuvre d'Orient, association catholique dédiée aux Chrétiens d'Orient.
Nicolas, 20 ans, originaire d'Alep, est un habitué de ces exercices de conversation, le jeune homme apprenait dans une école chrétienne — El Amal, l'espoir en Arabe — totalement détruite dans les combats d'Alep. Cette école acceuillait un peu plus de 2000 éleves de l'école primaire à la terminale à l'époque.
Une francophonie au Moyen-Orient largement portée par ces établissements catholiques où près de 400 000 eleves sont scolarisés
Nicolas Tabah vit depuis deux mois avec ses parents et son frère Faddi à Viroflay en banlieue parisienne dans un petit deux pièces grâce au soutien du Secours Catholique. Le père s'ocuppait de la gestion des éclairages publiques de la ville d'Alep. La mère donnait des cours de mathématiques dans une école. L'inscription des deux garçons dans une école françophone constituait un gage d'asscension sociale pour cette famille chrétienne de la classe moyenne syrienne.
L'élite d'Alep parlait français. La connaissance du français faisait partie des codes sociaux de cette élite.Claudia Bachour
Les deux enfants, dans leurs 6 années d'odyssée, trimbalés entre Syrie et Turquie, ont perdu progressivement leur français.
En Turquie j'ai essayé de pratiquer le francais, en vain, j'ouvrai un livre pour lire un peu de français. Maintenant, dès que je serai en mesure de parler à nouveau en français, j'espere pouvoir entrer ici à l'université. Je veux rester ici en France.Faddi Tabbah
Avant le déclenchement du conflit, 8000 élèves étudiaient dans des établissements catholiques francophones en Syrie.