Le satellite "Remove Debris" est arrivé à la station spatiale internationale. Cet appareil expérimental va tenter de ramasser les débris et déchets qui, de plus en plus, polluent l'espace et mettent en danger satellites et vols habités.
Au-dessus de nos têtes, une immense décharge de débris de satellites. Elle s'est constituée à grande vitesse depuis le lancement de Spoutnik, le premier d'entre eux, en 1957. Autant de détritus qui menacent les satellites en activité. Rien qu'en 2015, la station spatiale internationale a dû effectuer cinq manoeuvres pour éviter des collisions. "En cas d'impact avec un débris, les gros satellites peuvent créer un nuage d'autres débris plus petits, qui pourraient à leur tour entrer en collision avec d'autres satellites et engendrer une réaction en chaîne incontrôlable", explique Luisa Innocenti, responsable du bureau pour la propreté spatiale à l'Agence spatiale européenne. D'après le Cnes, le Centre français d'études spatiales, environ 750 000 objets supérieurs à 1 cm sont actuellement en orbite. Pour nettoyer ces déchets, l'Université britannique de Surrey a mis au point un satellite expérimental baptisé "Remove Debris", chargé de jouer l'éboueur de l'espace.
"Le principe est le même que pour les pêcheurs en mer. On lance un large filet pour englober tout entier notre cible".Michele Lavagna, école polytechnique de Milan
Conçu en partenariat avec Airbus, avec le soutien de l'Union européenne, Remove Debris va tester différents moyens d'attraper ces débris, de les freiner et de les pousser vers l'atmosphère pour qu'ils s'y consument. "Nous utilisons une petite caméra, fixée sur le bras du robot pour reproduire le mouvement du satellite que nous avons ciblé. Le bras du robot peut, lui, saisir le satellite et le ramener vers la Terre", expliqueJesus Gil Fernandez, ingenieur à l'Agence spatiale européenne. Le satellite a été lancé avec succès par l'entreprise américaine Space-X. Il est arrivé à la station spatiale internationale, où les astronautes vont le mettre en fonction dans les prochaines semaines.