Élection en Uruguay

Retour de la gauche en Uruguay avec l’élection de Yamandu Orsi, ancien prof d'histoire

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Des partisans tiennent des silhouettes de Yamandu Orsi

Des partisans tiennent des silhouettes de Yamandu Orsi, candidat du Front large (Frente Amplio), après la fermeture des bureaux de vote lors du second tour de l'élection présidentielle à Montevideo, Uruguay, dimanche 24 novembre 2024.

AP Photo/Natacha Pisarenko
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Le nouveau président élu de l’Uruguay, Yamandu Orsi, succède à Luis Lacalle Pou, au pouvoir depuis 2020. L’homme de gauche, ancien professeur d’histoire, est attaché au monde rural dont il est originaire ainsi qu'à l'école publique et à l'égalité des chances.

Élu dimanche président de l'Uruguay, Yamandu Orsi, 57 ans, est un ancien professeur d'histoire qui a grandi dans une famille rurale modeste, à l'instar de son mentor et prédécesseur à la tête de l'État de 2010 à 2015, José "Pepe" Mujica.

Issu du Frente Amplio (gauche), Yamandu Ramon Antonio Orsi Martinez, de son nom complet, a remporté le second tour de la présidentielle uruguayenne, dimanche 24 novembre, face à son adversaire de centre droit Alvaro Delgado, homme du président sortant Luis Lacalle Pou, au pouvoir depuis 2020.

Des partisans du Frente Amplio

Des partisans du Front large (Frente Amplio) célèbrent la victoire du candidat Yamandú Orsi au second tour de l'élection présidentielle à Montevideo, Uruguay, dimanche 24 novembre 2024.

AP Photo/Matilde Campodonico

La victoire de M. Orsi, qui succédera à M. Lacalle Pou le 1er mars, marque le retour au pouvoir de la gauche, qui avait gouverné de 2005 à 2020 sous Tabaré Vazquez (2005-2010 et 2015-2020) et José Mujica (2010-2015).

Je serai le président qui appellera encore et encore au dialogue national pour trouver les meilleures solutions, bien sûr en suivant notre vision, mais aussi en écoutant très attentivement ce que les autres nous disent.

Yamandu Orsi

À 89 ans, ce dernier n'a pas ménagé sa peine pour mettre sa grande popularité au service de son dauphin.

"Je le connais depuis une trentaine d'années, je l'ai vu devenir un homme, depuis ses débuts", a déclaré dans la dernière ligne droite cet ex-guérillero qui avait été torturé et emprisonné sous la dictature, soulignant les talents de "négociateur" de son poulain, qu'il a qualifié de "magicien".

M. Orsi a reconnu se préparer "depuis longtemps" à gouverner ce pays de 3,4 millions d'habitants coincé entre l’Argentine et le Brésil et considéré comme un havre de paix et de stabilité en Amérique du Sud.

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"Je serai le président qui appellera encore et encore au dialogue national pour trouver les meilleures solutions, bien sûr en suivant notre vision, mais aussi en écoutant très attentivement ce que les autres nous disent", a-t-il promis après l'annonce de sa victoire.

Le descendant de "Pepe"

Modéré, affichant un style vestimentaire décontracté, M. Orsi est, tout comme José Mujica, resté attaché au monde rural dont il est originaire ainsi qu'à l'école publique et à l'égalité des chances dont ce fils d'épiciers de village a lui-même bénéficié.

Né le 13 juin 1967 dans une maison sans électricité du département de Canelones (sud), M. Orsi décroche en 1991 un diplôme de professeur d'histoire et enseigne dans divers lycées du centre du pays.

Yamandu Orsi, candidat du Frente Amplio

Yamandu Orsi, candidat du Front large (Frente Amplio), s'adresse à ses partisans après avoir remporté le second tour de l'élection présidentielle à Montevideo, Uruguay, dimanche 24 novembre 2024.

AP Photo/Natacha Pisarenko

Durant son enfance, il a indiqué avoir aidé à tenir l'épicerie familiale, et avoir été enfant de chœur ainsi que danseur folklorique.

La politique était peu évoquée à la maison. Mais la transition démocratique après la chute de la dictature militaire (1973-1985) le pousse à militer pour la gauche et à rejoindre, en 1989, le "Mouvement de participation populaire" fondé par Mujica.

Il devient en 2005 secrétaire général de la commune de Canelones, dans l'aire urbaine de Montevideo, avant d'en être le maire en 2015, réélu en 2020.

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Il a démissionné de son mandat pour participer en juin aux primaires de la coalition de gauche du Frente Amplio, largement remportées avec plus de 60% des voix contre l'ex-maire de Montevideo Carolina Cosse, qui avait le soutien des communistes et des socialistes. Mme Cosse a ensuite été sa colistière pour la présidentielle.

Pour José Mujica, la victoire de M. Orsi s'explique notamment par sa faculté à comprendre aussi bien les Uruguayens des villes que des campagnes.