Le Brésil et les autres pays d’Amérique du Sud ont-ils un rôle moteur à jouer dans les avancées du sommet ? Depuis samedi, c’est Brasilia qui assume la coordination des négociations, en essayant de rapprocher les positions des différentes délégations. Ce n’est pas le seul obstacle, mais le clivage entre les pays développés et émergents est très net. Face à la crise en Europe et aux Etats-Unis, les pays riches se refusent à tout nouveau compromis ; ils parlent même de revenir sur d’anciens acquis, le
principe de la "responsabilité commune, mais différenciée" des membres de l’ONU, par exemple, qui prévoit une répartition équitable, entre pays riches et pauvres, du coût de la transition vers une croissance qui concilierait développement et protection de l’environnement. Les autres pays d’Amérique du Sud, pris individuellement, n’ont pas l’intention de s’impliquer autant dans les négociations, sauf peut-être les
pays du groupe Alba (Venezuela, Bolivie, Equateur), qui ne sont pas disposés à accepter les compromis.
Qu’attend le Brésil de ce sommet ? Officiellement, le gouvernement ne trahit aucun pessimisme. Mais les négociations s’annoncent si difficiles que diplomates et gouvernements ont d’ores et déjà expliqué que le sommet ne serait que le point de départ du débat sur ce qu’est la croissance durable et ce qu’il faut pour la matérialiser. Il est d’ores et déjà évident, par exemple, que la définition concrète des "outils de sa mise en œuvre" (financement et transfert de technologie) à l’ordre du jour sera remise à 2014 (les dernières propositions évoquent la constitution d’un groupe de travail ad hoc). De même, les critères de mesure des "objectifs du développement durable" ne seront pas définis avant 2015. Aujourd’hui, le principal objectif du sommet semble d’éviter une régression par rapport à l’accord signé en 1992.