Fil d'Ariane
C’est l’histoire d’un mec qui cherchait un boulot sans diplôme et qui devint une figure principale de l’humour en France. Romain Bouteille, co-fondateur du Café de la Gare avec Coluche, est mort lundi 31 mai à l’âge de 84 ans.
Une riche et prolifique carrière née d’une fainéantise assumée. Romain Bouteille l’avoue à l’AFP en 2005. Il a 18 ans, un 1955, quand sa vocation artistique née d’une volonté de “trouver un job qui permette de se lever à n'importe quelle heure et ne suppose ni diplôme, ni réel travail, ni obéissance”. Il en a 74 quand il joue dans une dernière pièce en 2011, mise en scène par Pierre Beffeyte et écrite par Shakespeare : “Tout est bien qui finit bien”.
Ce qu’il ne m’a pas appris, je lui ai piqué.
Coluche, à propos de Romain Bouteille
Sa légende commence à s’écrire en juin 1969 quand il fonde, avec son ami Michel Colucci, le Café de la Gare dans une ancienne fabrique passage d’Odessa, quartier Montparnasse à Paris. Le “premier et dernier théâtre en anarchie réelle”, comme il aimait le décrire. Colucci y deviendra “Coluche” et le café verra défiler nombre d’aspirants comédiens tel Patrick Dewaere, Miou-Miou, Gérard Lanvin, Anémone, Michel Blanc, Josiane Balasko mais aussi des chanteurs, comme Renaud par exemple.
Devenu trop petit, le Café de la Gare déménage dans le quartier du Marais en 1972, dans un local plus grand. Coluche quitte le Café à cette époque et dit de son ami : “ce qu’il ne m’a pas appris, je lui ai piqué”. Romain Bouteille y reste jusqu’au début des années 90. Il s'installe ensuite à Étampes, au sud de Paris, où il crée le théâtre “Les grands solistes” avec son épouse.
Sur les réseaux sociaux, les hommages pleuvent.
L’humoriste et comédien Romain Bouteille,cofondateur du "Café de la Gare" avec Coluche,est mort. @lemondefr
— Pierre Lescure (@pierrelescure) June 1, 2021
Un créatif révolutionnaire,l’équilibre parfait du soliste qui n’aime rien tant que la troupe et le mouvement.
Et puis un être humain impeccable. https://t.co/sg1LOPzRzp
Romain Bouteille était une sorte de génie du non-sens.
— Pierre Richard (@PierreRichardPR) June 1, 2021
Il avait aussi celui de se foutre de la célébrité.
Je l'admirais beaucoup.
Et je suis très triste.
Pierre Richard pic.twitter.com/Jq1r9kmrfg
Un journaliste de La Dépêche du Midi lui demandait s'il avait des regrets dans un entretien, en 2012. Romain Bouteille en profitait pour fredonner : "Non rien de rien, non je ne regrette rien, ni le bien, qu'on m'a fait, ni le mal, tout ça m'est bien égal..." reprenant les mots d'Edith Piaf, autre figure historique des cafés parisiens.