Accusé de crimes contre l'humanité, Ion Iliescu, ancien président de Roumanie, 88 ans, avait pris la tête du pays après la chute du dictateur Nicolae Ceaucescu. Son ancien Premier ministre, Petre Roman, également dans le viseur de la justice, réagit sur TV5MONDE.
Face aux journalistes et à leurs questions, il est resté silencieux. A 88 ans, Ion Iliescu entre dans le bâtiment qui abrite le bureau du procureur. Il en ressort avec une mauvaise nouvelle. L'ancien président est poursuivi, par la justice, pour crimes contre l'humanité.
Décembre 1989, le dictateur Nicolae Ceaucescu est renversé par un soulevement populaire avant d'etre éxécuté. Ion Iliescu prend la tête d'un front de salut populaire. Les jours qui suivent sont sanglants. Selon un bilan officiel, près de 950 personnes sont tuées. Selon la justice roumaine, il s'agissait d'un plan pour conserver le pouvoir.
Lui aussi dans le viseur de la justice roumaine, son ancien Premier ministre, Petre Roman, dénonce une justice politique :
"Dire que Ion Iliescu voulait organiser des massacres pour ensuite émerger au pouvoir, c'est complètement grotesque. Moi-même j'étais à la barricade dans la soirée du 21 au 22 décembre (1989), l'armée a tiré. Nous étions encore 81 à la barricade (...) 39 ont été assassinés. Même pas 24 heures après, je ferais partie d'un complot pour tuer des Roumains ? C'est tellement aberrant."Petre Roman - Ancien Premier ministre roumain
Aux cotés de l'ancien président, deux hauts responsables de l'armée sont aussi poursuivis. Selon des associations, seules quelques dizaines de personnes ont été condamnées pour leur role dans les événements de décembre 1989. Ion Iliescu, lui, affirme garder la tête haute devant le jugement de l'histoire.
Cristian Preda, député européen (groupe Parti populaire européen) en duplex sur TV5MONDE :