Fil d'Ariane
Ils sont des dizaines de milliers dans les rues depuis plusieurs mois pour dénoncer la corruption qui gangrène le pays. Dans les rues de Bucarest, vendredi, Stefan Dana a fait le déplacement pour mettre la pression sur le gouvernement de Viorica Dăncilă. "Ils vivent dans leur tour d'ivoire avec pour base la corruption et le mensonge et ils pensent qu'on est une nation facile à manipuler. Nous ne le sommes pas", affirme cette manifestante.
Depuis 2017, date de l'élection du parti social démocrate (PSD) au pouvoir, le gouvernement n'a eu de cesse de fragiliser l'indépendance du secteur judiciaire.
La Roumanie est l'un des pays le plus corrompu de toute l'Union Européenne. Depuis le début des années 2000, une grande opération main propre a été mise en place et un parquet spécialisé a même été créé. Le PSD cherche à dépénaliser certains délits de corruption.
Les manifestants réclament la démission du gouvernement et surtout celle de Liviu Dragnea. C'est le chef de file du parti social démocrate. Il est accusé d'avoir détourné plus de 20 millions d'euros de fonds européens. Il a surtout déjà été condamné à de la prison pour abus de pouvoir, ce qui l'empêche de facto briguer le poste de Premier ministre.
Depuis la victoire de son parti, il fait tout pour être blanchi et prendre la tête du gouvernement. Il a notamment réussi a obtenir le limogeage de Laura Kovesi, la puissante procureure en chef du parquet anti-corruption, qui s'est exprimée le jour de son renvoi. "L'orientation politique actuelle ne permets pas au système judiciaire d'être efficace, mais vise plutôt à le bloquer", dit elle," mais j'ai un message pour les citoyens roumains et la société : la corruption peut être vaincue. N'abandonnez pas."
Les Roumains de la diaspora sont venus du monde entier pour manifester à Bucarest. Car les expatriés contribuent à eux seul à près de 2,5 % du PIB du pays. Ils envoient chaque année plus de 4 milliards d'euros en Roumanie. Ils ne veulent surtout pas que l'image du pays soit ternie par des scandales de corruption alors que la Roumanie doit assurer la présidence tournante de l'UE a partir du 1er janvier 2019.
>L'analyse de Cristian Pirvulescu, politologue :