Fil d'Ariane
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak rappelle au gouvernement son prédécesseur David Cameron. Il devient chef de la diplomatie britannique. Cette nomination est la principale surprise d'un remaniement déclenché par le limogeage de sa controversée ministre de l'Intérieur.
Photo d'archives. L'ancien Premier ministre britannique David Cameron arrive à la cathédrale de Westminster pour assister aux funérailles du député assassiné David Amess. Londres, Royaume-Uni - mardi 23 novembre 2021.
Personne ne l’avait vu venir. À 57 ans, David Cameron est de retour au premier plan de la scène politique britannique. Lundi 13 novembre, il a été nommé lundi ministre des Affaires étrangères.
Cette nomination fait suite au départ de James Cleverly, choisi par le Premier ministre Rishi Sunak pour succéder à l'Intérieur à Suella Braverman. Cette dernière a été limogée après avoir formulé de vives critiques envers la police britannique.
Sur X (ex-Twitter), celui qui a été Premier ministre de 2010 à 2016 a dit vouloir mettre son expérience au service des "défis vitaux" du moment, citant "la guerre en Ukraine et la crise au Moyen-Orient". "Même si j'ai pu être en désaccord avec certaines décisions en particulier, il est clair pour moi que Rishi Sunak est un Premier ministre fort et compétent, qui fait preuve d'un leadership exemplaire à un moment difficile", a-t-il assuré.
Afin de pouvoir entrer au gouvernement alors qu'il n'était plus député, David Cameron a été nommé à la chambre haute du Parlement britannique, celle des Lords, selon Downing Street, qui a en outre annoncé que le ministre des Finances Jeremy Hunt était maintenu à son poste.
C’est un retour en politique aussi spectaculaire qu'inattendu pour celui qui avait déclenché le référendum sur le Brexit en 2016. David Cameron avait ensuite milité pour le maintien dans l'Union européenne.
David Cameron avait quitté le pouvoir en 2016 après la victoire du "Leave" lors du réferendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, à laquelle il était opposé. Il n'avait eu d'autre choix que de démissionner, après avoir perdu son pari en déclenchant un référendum à hauts risques sur une question qui déchirait la parti conservateur de longue date.
Son échec avait plongé son parti et le Royaume-Uni dans plusieurs années de déchirements.
À Downing Street depuis un peu plus d'un an, Rishi Sunak, un ex-banquier d'affaires de 43 ans, avait bien besoin d'un coup pour se relancer. Les législatives prévues l'année prochaine - ou au plus tard en janvier 2025 - approchent et son parti, au pouvoir depuis près de 14 ans, est très largement distancé dans les sondages par les travaillistes.
Attendu depuis des mois, un changement du gouvernement semblait inéluctable avec le renvoi lundi de la très à droite Suella Braverman. Ses critiques formulées à l'encontre la police la semaine dernière ont constitué la provocation de trop.
L’intéressée avait critiqué la police de Londres dans une tribune au Times, lui reprochant d'autoriser la marche pro-palestinienne qui s'est tenue samedi et l'accusant de partialité. L'article n'avait pas reçu le feu vert de Downing Street, contrairement aux règles habituelles. Outre un coup porté à l'autorité de Rishi Sunak, ces propos ont été considérés comme une atteinte à l'indépendance opérationnelle de la police.