Royaume-Uni : le gouvernement s'excuse d'avoir "laissé tomber" des milliers de victimes de viol

Le gouvernement britannique a présenté ses excuses pour avoir "laissé tomber" pendant des années des "milliers" de victimes de viol, se disant "profondément honteux" que le nombre de condamnations d'agresseurs sexuels et violeurs soit au plus bas et promettant de remédier à la situation.
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hommage floral à Sarah à Clapham Common à Londres

Un hommage floral à Sarah à Clapham Common à Londres, le 20 mars 2021. Un officier de police a plaidé coupable pour le rapt et le viol de la jeune femme alors qu'elle rentrait chez elle dans le sud de Londres.

AP/Alberto Pezzali
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Selon les derniers chiffres des services du procureur, 1.439 suspects ont été condamnés l'année dernière pour viol ou agression sexuelle en Angleterre et au Pays de Galles, soit le niveau le plus bas jamais enregistré depuis que ces données sont collectées. 
 

La situation actuelle est totalement inacceptable et le gouvernement est déterminé à la changer la ministre de l'Intérieur, Priti Patel et le ministre de la Justice, Robert Buckland
 

Cela constitue aussi une baisse de 1.925 condamnations par rapport à l'année précédente, alors même que les plaintes pour viol sur adultes ont presque doublé depuis 2015-2016. 

"Ce sont des tendances dont nous avons profondément honte. Les victimes de viols ont été laissées pour compte" et "des milliers de victimes sont restées sans justice", ont déclaré la ministre de l'Intérieur Priti Patel et le ministre de la Justice Robert Buckland, en conclusion d'un rapport visant à améliorer la situation.

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"La situation actuelle est totalement inacceptable et le gouvernement est déterminé à la changer : nous le devons à chaque victime et sommes extrêmement désolés que le système en soit arrivé là", est-il ajouté. 

Le rapport propose une série de mesures visant à ramener d'ici aux législatives de 2024 le nombre d'inculpations et d'affaires portées devant les tribunaux à leurs niveaux de 2016.  

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Parmi les mesures, un projet pilote visant à réduire les contre-interrogatoires des victimes au tribunal -leur préférant des entretiens préenregistrés- et une reconnaissance au niveau national du fait que les éléments concernant la victime ne doivent être utilisés pour l'enquête que s'ils sont pertinents. 

M. Buckland veut s'éloigner de "l'accent obsessionnel mis sur la crédibilité de la victime", le rapport affirmant vouloir plutôt se concentrer sur le passé du suspect, afin de "garantir que la prise de décision est fondée sur des preuves, plutôt que sur des jugements subjectifs concernant la crédibilité de la victime".

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Associations et militants ont globalement salué ces excuses, mais s'inquiètent de voir "si ce qui a été annoncé aujourd'hui sera suffisant", a déclaré à une porte-parole de Rape Crisis England and Wales, face à la "véritable crise" de la prise en charge de ces crimes. 

"Certains éléments du rapport sont encourageants, mais il est difficile d’identifier de grands engagements qui amélioreront radicalement et rapidement l'expérience que les victimes ont du système judiciaire", a ajouté une autre porte-parole. 

Au Royaume-Uni, les autorités estiment que 128.000 personnes sont chaque année victimes de viols ou de tentatives de viols, mais seulement 3% des cas signalés ont donné lieu à une inculpation en 2019-2020. Un chiffre qui s'élevait à 13% en 2015-2016.