Fil d'Ariane
Mme May entend lancer la procédure de divorce d'avec l'UE d'ici fin mars, en activant l'article 50 du Traité de Lisbonne, ce qui déclenchera un processus de négociations de deux ans. Mais elle devra compter sur la décision de la Cour suprême qui doit se prononcer sur la nécessité ou non de consulter le parlement avant. Sa décision est attendue d'ici la fin du mois de janvier.
Depuis des mois, Mme May est pressée de révéler sa stratégie sur les négociations qui définiront la relation future entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.
Dans son discours de mardi, elle appellera le Royaume-Uni à s'unir et soutenir le Brexit, plaidant pour la fin des "insultes" et de la rancoeur entre les pro- et anti-Brexit, ont indiqué ses services de Downing Street.
Mais selon les journaux britanniques, elle posera les jalons d'un "Brexit dur" - retrait du marché unique, de l'union douanière européenne et de la Cour européenne de justice, dans le but de reprendre le contrôle de l'immigration européenne.
Citant ces trois points, le Sunday Times écrit ainsi que Mme May annoncera vouloir un "Brexit dur et dans les règles".
The Sun titre sur "La triple onde de choc de May sur le Brexit", indiquant que la Première ministre va "montrer qu'elle est sérieuse en annonçant une sortie en trois coups de l'UE".
Le Sunday Telegraph cite une source gouvernementale qui affirme que "les gens sauront que quand elle a dit +Le Brexit signifie le Brexit+, elle le pensait vraiment".
Downing Street s'est contenté de dire que le discours appelera le pays à "mettre de côté les vieilles divisions et s'unir pour faire du Brexit un succès".
- Contrôle de l'immigration européenne -
Alors que le référendum de juin sur le Brexit avait laissé le pays divisé (les pro-Brexit ont gagné à 52% seulement), la plupart des Britanniques partagent la vision d'un Royaume-Uni "sûr, prospère, tourné vers l'extérieur et tolérant", affirme Downing Street.
"En présentant le plan du gouvernement pour les négociations du Brexit, la Première ministre soulignera l'importance de bâtir sur des buts communs - comme la protection et l'amélioration des droits des travailleurs - et de se concentrer sur une vision positive de la Grande-Bretagne hors de l'UE".
Mme May n'a pas dévoilé grand-chose jusqu'ici sur sa stratégie pour les négociations, mais a déjà laissé clairement entendre qu'elle donnerait la priorité au contrôle de l'immigration européenne - un des thèmes majeurs lors du débat sur le référendum - sur l'accès au marché commun européen, alors que ses partenaires européens lui ont clairement signifié qu'elle ne pourrait pas avoir l'un et l'autre.
La Première ministre, partisane timorée du maintien dans l'UE durant la campagne du référendum, devrait appeler toutes les parties à respecter le résultat du scrutin.
Quel qu'ait été leur choix au moment de voter, les Britanniques et le parlement veulent que le gouvernement "aille de l'avant" sur le sujet, tandis que le monde économique prévoit de faire au mieux avec le Brexit, devrait déclarer Mme May, selon Downing Street.
Parallèlement, le ministre chargé du Brexit, David Davis, a réitéré la proposition d'un accord de transition durant les négociations de sortie de l'UE.
"Si nécessaire, nous avons dit que nous envisagerons un délai pour la mise en place des nouvelles dispositions", a-t-il écrit dans le Sunday Times. "Nous ne voulons pas l'échec de l'UE, nous voulons qu'elle prospère politiquement et économiquement, et nous devons persuader nos alliés qu'un nouveau partenariat fort avec le Royaume-Uni aidera l'UE à cela".
Le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit, le Français Michel Barnier, a prévenu samedi que les Européens devaient avoir conscience du risque qui pèsera sur la stabilité financière pendant les négociations du Brexit qui s'annoncent difficiles.