Fil d'Ariane
L'arme du crime est désormais connue mais non divulguée, il s'agit d'un gaz innervant potentiellement mortel qui a fait plusieurs victimes collatérales.
La cible principale, c'est lui : Sergueï Skripal, 66 ans, accompagné de sa fille Ioulia, 33 ans. C'est un ex-espion russe passé au service de sa Majesté. Père et fille sont dans un état critique mais stable. En visite sur place, la ministre de l'Intérieur britannique garde prudemment ses distances, car depuis l'empoisonnement, 21 personnes au total ont été prises en charge.
Les forces de police se sont comportées exactement comme il faut, en travaillant coude à coude pendant les premières 24 heures avant de faire appel à l'anti-terrorisme.
Amber rudd, secrétaire d'État à l'Intérieur du Royaume-Uni
Anti-terrorisme ou contre-espionnage ? La question peut se poser vu la méthode utilisée contre ce transfuge digne de la période de la guerre froide qui fit même l'objet d'un échange d'espions arrêtés. L'enquête bouleverse cette commune plutôt paisible :
dans le viseur, le restaurant où se sont rendus les victimes, la maison de Sergueï Skripal, mais aussi les tombes de son épouse et de son fils dont les morts brutales des suites de maladies soulèvent des doutes. Si un Etat est impliqué, Londres promet de riposter. La Russie, quant à elle dénonce ceux qui la mettent en accusation.
Nous n'avons pas entendu un seul fait concret. en revanche nous avons vu des reportages à la télé dans lesquelles vos collègues disent avec le visage très sérieux que si la Russie est impliquée, il y aura une réponse sévère. Ce n'est pas sérieux. Une fois de plus, c'est de la pure propagande.
Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de Russie
Propagande, vu de Moscou. Mais vu de Londres, la tentative de meurtre de Sergueï Skripal rappelle le meurtre d'un autre ancien espion russe réfugié au Royaume uni,
Alexandre Litvinenko, empoisonné en 2006 à Londres avec une substance radioactive, le polonium-210. L'enquête britannique avait mis alors en cause la Russie.