Royaume-Uni : Theresa May revoit le Brexit à la baisse

La Première ministre britannique Theresa May présente mercredi 21 juin sa loi pour sortir le Royaume-Uni de la législation de l'Union Européenne. C'est la reine Elizabeth II qui en a fait la lecture à l'ouverture de la nouvelle session du Parlement, à Londres. Les mesures les plus contestées ont été abandonnées. 
 
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La reine Elizabeth II, 91 ans, a prononcé un discours présentant la loi de sortie du Royaume Uni de l'UE, au parlement britannique, le 21 juin 2017.
credits/Stefan Wermuth/Pool via AP
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Comme le veut la tradition, la loi a été présentée lors d'un discours prononcé solennellement par la reine Elizabeth II devant le Parlement britannique, mercredi 21 juin à Londres. 
 

La reine n'a pas mentionné une visite d'Etat du président américain Donald Trump, jetant le doute sur sa tenue initialement prévue à l'automne. Et le discours, qui présente le programme des deux ans à venir, a également abandonné la plupart des mesures contenues dans le programme électoral des conservateurs, qui ont perdu leur majorité absolue à l'issue des législatives anticipées du 8 juin.

La loi pour sortir le pays de l'UE, forte de huit articles sur les 27 au total présentés par le gouvernement, est destinée à abolir le Code de la loi de 1972 qui avait incorporé la législation européenne au droit britannique, et à créer de nouvelles règles en termes de commerce, immigration, pêche ou encore agriculture.
 
La priorité de mon gouvernement est d'obtenir le meilleur accord possible alors que le pays quitte l'Union européenne Elizabeth II
La souveraine a ajouté que le gouvernement britannique chercherait "à construire le consensus le plus large possible sur l'avenir du pays hors de l'Union européenne", alors que les ministres de Theresa May sont divisés sur la stratégie à adopter et les objectifs à atteindre.

Une volonté de consensus

La cheffe du gouvernement britannique a affirmé à maintes reprises vouloir sortir du marché commun européen et rependre le contrôle de ses frontières pour limiter l'immigration européenne, tandis que certains de ses ministres souhaitent un Brexit plus doux, avec maintien dans le marché unique.

Les mesures les plus contestées au plan social ont été écartées. Parmi ces mesures abandonnées figurent sa volonté affichée dans son programme électoral de supprimer les repas gratuits pour les écoliers et celle de financer les soins liés à la dépendance des personnes âgées par un prélèvement sur les successions, rebaptisée par le public "dementia tax" (taxe sur la démence). Est absente également sa proposition électorale de rétablir l'autorisation de la chasse au renard.

Largement commentée sur la twittosphère, l'apparition de la reine Elizabeth II en tenue bleue, coiffée d'un chapeau orné de fleurettes jaunes fait dire à cette internaute "J'ai beaucoup apprécié le fait que la reine arbore les couleurs du drapeau européen , comme un subtile acte de rebellion !".  Ou encore saluée ici par cet autre twittos, "J'adore la Reine ! Elle n'a pas le droit de s'occuper de politique ouvertement,  mais c'est impossible que cela soit une faute. Elle a trop d'expérience pour cela".