Les écologistes, très divisés, trouvent bien peu d’échos à travers un pays-continent qui compte encore d’immenses espaces sauvages aux côtés de régions massacrées. Quant aux « libéraux » réunis un temps derrière le calamiteux Gari Kasparov, ex champion d’échecs, mais très médiocre politicien, ils ne savent plus à quelle tête se vouer.
Un désert des Tartares peuplé de chimères Et l’émouvant Mikhaïl Khodorkovsky, reclus à des milliers de kms de la capitale, peut bien écrire des essais sur la réforme russe ou accorder des entretiens à la presse de son pays et d’ailleurs, sa voix ne porte pas plus loin que les barbelés qui entourent son camp. L’ancien magnat du pétrole reçoit chez lui le même accueil que les aristocrates russes du 19ème siècle, déterminés à aller au peuple et à le sauver – c’est à dire une fin de non recevoir. Durant ces deux mois de mobilisation fébrile et tous azimuts, les partisans du régime en place ayant contremanifesté eux aussi avec abondance, il suffisait à Vladimir Poutine de contempler les disputes homériques entres fractions aux antipodes ou d’écouter leurs échanges souvent peu amènes, pour savoir qu’il risquait peu à organiser un vote dans la transparence, au terme duquel il était assuré d’être élu, au 1er ou au 2ème tour. Mais l’ex président, ex Premier ministre, et futur président devra se réinventer pour satisfaire une population qui a commencé, quoique de façon très inégalitaire, à goûter aux fruits de la croissance et à un bien être à l’américaine fait de voitures et de biens de consommation. La manne pétrolière n’est plus aussi éternelle qu’elle semblait l’être. Et la crise n’a pas épargné cette grande puissance du club des pays émergents, le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), même si sa croissance économique continue à flirter avec les 4%. Ils ne sont donc que quatre, et seulement des hommes dans
la virile patrie de Vladimir Poutine, à avoir été admis à défier celui qui règne sur la Russie depuis plus de quinze ans. Galerie de portraits :