Peut-on faire un parallèle avec la situation qui prévalait avant 1990 ? A l'époque, les deux blocs, Est et Ouest, étaient clairement définis. Aujourd'hui, la situation est beaucoup plus floue, plus complexe. Au sein du bloc occidental, il existe des dissonances entre les Américains et les Européens. Les interdépendances entre l'Europe et la Russie sont beaucoup plus fortes. Là où les Etats-Unis investissent des millions, l'engagement européen se chiffre en milliards, que ce soit sur le plan économique, commercial, militaire (
vente de Mistral) ou énergétique (6 pays européens sont entièrement dépendants du gaz russe). De l'autre côté, qui est derrière la Russie ? Ses alliés les plus proches eux-mêmes, comme le Kazakhstan ou la Biélorussie, sont effarés par la politique de Poutine en Crimée, même s'ils gardent un profil bas. Un peu plus loin, nous avons les BRICS (
Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), au sein desquels les divergences sont énormes. Cette année, la croissance économique russe s'est laissée distancée, et la situation démographique de la Russie est catastrophique. On ne peut donc plus parler de blocs. Sans compter tous les pays qui ne veulent pas prendre partie. Aujourd'hui, la seule vraie opposition est entre la Russie et les Etats-Unis, pas entre deux blocs.