Fil d'Ariane
"Il faut agir vite pour sauver Oleg Sentsov" : la tribune d'un collectif de personnalités, dont la ministre française de la Culture et divers réalisateurs, publiée dans le Monde, sonne l'alarme.
Car la dernière photo d'Oleg Sentsov montre un homme affaibli, ravagé. Emprisonné en Russie, le réalisateur et militant ukrainien n'a plus mangé depuis près de trois mois. Résultat, 30 kilos en moins, des problèmes au coeur et aux reins. Selon son avocat, Oleg Sentsov serait aujourd'hui entre la vie et la mort.
La situation est catastrophique pour sa famille, comme en témoigne sa cousine : "il ne se lève presque pas. Il écrit que la fin est proche, et il ne s'agit pas là de sa libération..."
Une libération que ses proches espèrent depuis maintenant plus de quatre ans. Pour comprendre la situation actuelle, il faut remonter en mai 2014. Oleg Sentsov est arrêté chez lui en Crimée, alors que la péninsule vient d'être annexée par la Russie. Après quelques mois en détention et un procès expéditif, la sentence tombe :
Il y a deux jours, Oleg Sentsov a été condamné à 20 ans dans un camp de travail en Russie. Sentsov protestait contre l'annexion de la Crimée, où il vivait avec ses deux enfants.
Donald Tusk, président du Conseil européen
Le réalisateur de 42 ans est déclaré coupable d'appartenance à une organisation terroriste et envoyé dans un camp en Sibérie. Les informations se font alors de plus en plus rares. Isolé mais déterminé, Oleg Sentsov débute en mai dernier une grève de la faim qu'il refuse toujours d'interrompre.
Malgré la mobilisation de nombreuses personnalités du cinéma et du monde politique, les autorités russes restent inflexibles. Seul espoir pour le cinéaste ukrainien, une éventuelle grâce présidentielle, accordée par Vladimir Poutine.