
Fil d'Ariane
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- Russie-Ukraine : les « J’accuse » réciproques...
Selon rbc.ua, pour le président ukrainien Petro Porochenko l'opération des forces d'OAT (ATO, opération anti-terroriste) pour rentrer à Debaltsevo devait mener à une "bonne fin": "La Russie doit avoir honte de ses actions. Hier, elle a exigé des militaires ukrainiens de déposer les armes, de montrer le drapeau blanc et de se rendre. Mais, les Ukrainiens n’ont fait que répondre aux rebelles et ont quitté Debaltsevo avec honneur, selon l'ordre du commandement suprême. (...) Il faudra ensuite continuer à protéger notre État".
Cependant, dans Rossiiskaya Gazeta (Le Journal de la Russie), on a une opinion différente. Le quotidien russe estime que les militaires ukrainiens ne quittent pas Debaltsevo avec honneur, mais "se rendent" dans des conditions physiques horribles :"Les gens arrivent avec des engelures très fortes, nous fournissons des soins médicaux, on déploie des cuisines roulantes supplémentaires, affirme Maxime Lechtchenko, le chef d'administration de la République de Donetsk. (...) Nous les avons tous préparé pour le retour chez eux, on fait des listes de noms. Nous n'avons pas encore le nombre exact de "gens qui se sont rendus", le processus de ‘restitution’ se poursuit".
Le site web ukrainien sharij.net fait écho au commentaire d'un homme politique belge, Mark Demesmaeker qui demande à l'Union Européenne de réagir fortement aux événements. Il estime que "l'appétit de Poutine" ne s’arrêtera pas à Debaltsevo : "Personne ne croit que l'appétit de Poutine s’arrêtera à Debaltsevo. (...) J'ai vu moi-même des violations graves du processus du cessez-le feu prévu par les accords Minsk 2".
La situation à Debaltsevo a été au centre de plusieurs entretiens téléphoniques entre le président ukrainien Petro Porochenko, le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine. Au cours de leurs conversations, ils ont décidé de "mesures concrètes" pour permettre aux observateurs de l'OSCE d'accéder à Debaltsevo, afin de s'assurer de l'exécution des accords de Minsk 2, selon Berlin.
Or, dans le journal russe Vedomosti, le politologue Fiodor Loukyanov voit dans la situation à Debaltsevo, très spécifique, une similitude frappante avec ce qui s’est passé voilà quelques semaines à l'aéroport de Donetsk, "des combats puis des accords (de septembre 2014) qui ont échoué".
Le 16 février, l'Union Européenne a publié une nouvelle liste élargie de citoyens russes sanctionnés : 19 personnes physiques et 9 morales. On y trouve le vice-ministre de la Défense Anatoly Antonov, le premier vice-ministre Arkady Bakhin, député au parlement, le célèbre chanteur Iosif Kobzon, et le député Valéry Rachkin, entre autres. Les sanctions sont également soutenues par le Canada.
Ces sanctions contre ces citoyens de Russie et du Donbass auraient dû être mises en place début février, mais elles ont été ajournées par les négociations de Minsk.
La Douma russe a alors décidé de protéger ses membres visés. Les parlementaires ont déployé une banderole où l’on peut lire, à la manière de "Je suis Charlie", "Je suis Kobzon, Je suis Rachkin". Selon snob.ru, le chef du comité d'éducation affirme: "Iosif Davidovich, Valéry Fedorovitch, nous sommes avec vous. S'ils ont tous Charlie, nous sommes tous Kobzon, nous sommes tous Rachkin".
Mais certains députés se moquent de ces sanctions comme Valéry Rachkin qui a déclaré : "Pour moi l'UE, les États-Unis, le Canada, sont pareils. Je n'ai pas de comptes et de propriétés là-bas. Mes enfants et mes petits-enfants habitent en Russie. Cette attention me flatte. J'attends d'être inclus dans la liste [des sanctionnés] de l'Australie."