Salvador : de la guerilla à la présidence ?

Les Salvadoriens élisent aujourd'hui leur président pour les cinq prochaines années. Une élection sans surprise, puisque le candidat de la gauche avait déjà failli l'emporter avec 49 % des voix au premier tour. L'ancien guerillero Salvador Sanchez Ceren n'a plus qu'un seul adversaire : le candidat de droite Norman Quijano.
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Salvador : de la guerilla à la présidence ?
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Ce dimanche, l'ancienne guérilla de gauche du Salvador tente de conserver la présidence de ce petit pays d'Amérique centrale miné par la violence et la pauvreté, face à une droite largement distancée dans les sondages. L'ex-commandant guérillero Salvador Sanchez Ceren, du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN), affronte au second tour de l'élection présidentielle Norman Quijano, candidat de l'Alliance républicaine nationaliste (Arena, droite).  M. Ceren, 69 ans, avait manqué d'un cheveu l'élection dès le premier tour, le 2 février, avec 49% des voix. Cette fois, les sondages lui promettent un avantage de 10 à 18 points sur Norman Quijano, l'ancien maire de la capitale San Salvador. Qui est Salvador Sanchez Ceren  ? Ex-ministre, cet ancien membre du haut commandant de la guérilla est actuellement vice-président du sortant Mauricio Funes. Ce journaliste modéré, élu en 2009, avait mis fin à vingt ans de règne de l'Arena et signé la première élection d'un président de gauche à la tête de ce pays de 6,2 millions d'habitants. M. Ceren a promis d'approfondir les programmes sociaux initiés par le gouvernement Funes, qui sont parvenus à faire diminuer de presque six points un taux de pauvreté s'établissant désormais à 40% de la population, selon le Programme des Nations unies pour le développement.

“Nom de code : commandant Leonel Gonzales“

09.03.2014Commentaires de François-Xavier Freland
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La criminalité : cheval de bataille de l'opposition M. Quijano, un ancien dentiste de 67 ans profondément anti-communiste, s'est engagé, lui, à "améliorer" les dispositifs sociaux existants et à s'attaquer à la criminalité. Il promet de juguler les activités des "maras", ces bandes criminelles constituées de jeunes gens reconnaissables à leurs multiples tatouages, qui se livrent notamment aux extorsions et à divers trafics."Nous espérons de vrais changements contre la criminalité, ainsi que des emplois pour les jeunes qui souhaitent obtenir un salaire", explique Omar Cabellos, étudiant en école de cuisine. Malgré une trêve observée depuis deux ans entre les deux principales "maras", qui a permis de faire chuter les homicides de 14 à moins de sept par jour, celles-ci poursuivent activement leurs activités criminelles, notamment les rackets. Pour l'expert en sécurité Juan Ramon Medrano, la priorité est de "réadapter" les 10 000 membres de ces "maras" incarcérés et d'empêcher que les 50 000 encore dans les rues "continuent de recruter". Pourtant, le thème n'a pas dominé la campagne, et les deux candidats se sont accordés à promettre des programmes de prévention, de réinsertion et de soutien à la police. Cherchant à refaire son retard sur le FMLN, l'Arena a également agité durant la campagne l'épouvantail vénézuélien : depuis plus d'un mois, le gouvernement du socialiste Nicolas Maduro est contesté dans la rue par des étudiants et par l'opposition, d'où de nombreux affrontements entre police et manifestants.

Les enjeux du scrutin

08.03.2014Commentaires de Stéphane Leroyer
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Malgré la clôture officielle de la campagne dès mercredi, les rues des grandes villes étaient toujours couvertes d'affiches des candidats, tandis que des véhicules aux couleurs des deux partis en lice continuaient de circuler. Samedi, des milliers de personnes faisait la queue devant les centres délivrant les cartes d'électeurs. Ce dimanche, quelque 4,9 millions d'inscrits sont attendus dans les bureaux de vote, ouverts de 07h00 heure locale (13h00 TU) à 17h00 (23h00 TU). Un scrutin placé sous la surveillance de 40 000 policiers et militaires, ainsi que de 2 000 délégués d'organisations et de gouvernements étrangers.