Samir Naghib : « Ce sont les jours les plus critiques pour la démocratie»
Au lendemain de la victoire de Moursi, Samir, chirurgien dentiste, lit la presse. Il est inquiet. Et dubitatif. « Je suis un libéral convaincu et n’ai pas voté au second tour mais je suis soulagé que l’Egypte ait enfin son premier président libre en 60 ans ! Maintenant que va t-il se passer ? L’armée va-t-elle laisser le pouvoir ? Les Frères seront-ils capables d’amener la démocratie ? Je m’inquiète… Les jours qui viennent sont pour moi les plus critiques pour l’Egypte. C’est aussi la première fois que nous avons un président civil élu par les urnes. Nous n’avons aucune culture de la démocratie et c’est nouveau pour nous. Donc, c’est aussi l’inconnue et beaucoup d’interrogations. Par exemple, pour les défenseurs des droits de l’homme et les démocrates, cette période pleine d’incertitudes pose une grande question. Faut-il profiter de la dynamique des Frères musulmans pour détruire le principal pouvoir autoritaire, celui des militaires? Ou faut-il prendre le temps de bâtir une opposition forte, indépendamment de la confrérie? »