Fil d'Ariane
Une courte vidéo montrant une employée d'un Burger King sud-coréen équipée de gants à four peinant à se débarrasser d'un Galaxy Note 7 fumant est devenue virale sur internet.
Cette vidéo a été vue plus d'un million de fois depuis qu'elle a été postée samedi sur YouTube. Samsung a confirmé qu'il s'agissait bien d'un Note 7.
La débâcle a été complète mardi pour le géant sud-coréen qui, dans un communiqué, a demandé aux utilisateurs du Galaxy Note 7 d'éteindre leurs appareils le temps qu'une enquête soit menée sur les cas d'explosion de batteries de ce téléphone dernier cri.
Le premier fabricant mondial de smartphones a également demandé à ses partenaires de cesser de vendre le Galaxy Note 7 et de cesser aussi les échanges qui avaient été mis en place dans le cadre de la procédure de rappel planétaire lancée le 2 septembre.
Samsung a acté mardi le fiasco du Galaxy Note 7 en demandant à ses partenaires de cesser de vendre ce smartphone dernier cri, et aux utilisateurs de l'appareil de l'éteindre en raison du risque d'explosion.
Le Samsung Galaxy Note 7 est-il déjà mort ? https://t.co/NyHYOWYqWl pic.twitter.com/GEtQTOsejC
— 01net (@01net) October 11, 2016
Le géant sud-coréen tente de limiter les répercussions sur son image de marque de l'affaire des batteries explosives, l'une de ses plus grandes déconvenues commerciales, à l'heure où il doit composer avec une concurrence exacerbée.
Cette décision a été saluée par l'autorité américaine de protection des consommateurs, qui a émis une sévère mise en garde contre les dangers posés par cette "phablette", comme se nomment les modèles intermédiaires entre smartphones et tablettes.
L'annonce du premier fabricant mondial de smartphones a cependant fait plonger son titre de 8% à la Bourse de Séoul.
Le Galaxy Note 7 met le feu au cours de bourse de Samsung https://t.co/PbD9rzh4QI pic.twitter.com/p1Lxwl0atB
— Planete-Elea (@elea76) October 11, 2016
Elle conclut plus d'un mois de débâcle complète pour le Galaxy Note 7 qui avait été lancé par anticipation en août pour tenter de damer le pion au grand rival Apple.
Samsung avait été contraint le 2 septembre d'ordonner le rappel planétaire de 2,5 millions d'exemplaires du Note 7 après que certains spécimens eurent pris feu du fait de l'explosion de leur batterie pendant leur chargement.
Et la gestion de crise par Samsung a également viré au désastre, puisque Samsung a implicitement reconnu mardi pour la première fois que les appareils distribués en remplacement des premiers millions de Note 7 vendus posaient aussi problème.
"La première fois, cela peut être interprété comme une erreur. Mais la même chose s'est produite deux fois sur le même modèle, et cela générera une perte considérable de confiance des consommateurs", a observé Greg Roh, de HMC Investment Securities.
"La raison pour laquelle les consommateurs préfèrent Apple ou Samsung, c'est pour la fiabilité du produit. Ici, le dégât en terme d'image sera inévitable et Samsung aura fort à faire pour inverser la tendance".
La décision de Samsung a été saluée par Elliot Kaye, patron de l'agence américaine de sécurité des consommateurs (CPSC) qui a lui-même conseillé aux consommateurs d'éteindre leurs appareils."Personne ne devrait avoir à s'inquiéter du fait qu'un téléphone peut mettre en danger des personnes ou des biens", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Dimanche, la compagnie de télécommunications américaine AT&T et son concurrent allemand T-Mobile ont annoncé qu'ils cessaient les échanges de Galaxy Note 7 dans l'attente d'investigations complémentaires.
Lundi, un responsable d'un fournisseur de Samsung a affirmé à l'agence sud-coréenne Yonhap que le groupe avait décidé de suspendre la production de l'appareil.
Certains analystes ont estimé que Samsung, prêt à tout pour rester à flot dans un marché ultra-concurrentiel, avait peut-être bâclé la production du Note 7, au moment où Apple faisait monter les attentes avec son iPhone7.
Cette "phablette" était pourtant cette année cruciale dans le plan de croissance de la branche "smartphones" du géant sud-coréen, qui est aussi menacé dans l'entrée de gamme par d'ambitieux nouveaux venus chinois.
Linda Sui, spécialiste de la téléphonie mobile au sein de Strategy Analytics, estime que cette affaire pourrait coûter "10 milliards de dollars ou plus" à Samsung.
"L'impact sur l'image de marque et la confiance des consommateurs pourrait être bien pire", poursuit-elle, en ajoutant que Samsung pourrait bien devoir renoncer complètement au Note 7.
L'échec du Note 7 est d'autant plus inquiétant qu'il survient à un moment critique pour le groupe, embarqué dans une transition générationnelle compliquée au sommet.
Mercredi dernier, le fonds activiste américain Elliott Management avait mis du sel dans la plaie en proposant de scinder le groupe en deux sociétés indépendantes.
Sur les réseaux sociaux, les internautes commentent à leur manière l'extinction annoncée de la phablette de Samsung, dessins, caricatures et vidéos-montage à l'appui.
@KevinRazy @ruquierofficiel @gadelmaleh @tsamere
— M.REBEU (@FREBEU) 11 octobre 2016
Capitaine Flam tu n'es pas de notre Galaxy note 7... pic.twitter.com/m6958Xal3M
L’usine qui fabriquait les Galaxy Note 7 explose à son tour https://t.co/OFMDZ75KF1 pic.twitter.com/5OISktwP4b
— Le monde des Stars (@SuperStarMonde) October 11, 2016
Samsung Galaxy Note 7 in New Zealand explodes https://t.co/7t3GaQDOLX pic.twitter.com/hOJY7pDsUF
— Kent Atkinson (@kentatkinson) 11 octobre 2016