Si Findus, fondée il y a plus de 120 ans en Suède sous le nom de Frukt Industrin, est au départ une conserverie, l'entreprise est aujourd'hui la propriété
d'un fonds d'investissement britannique, Lion Capital ainsi que de la banque américaine JP Morgan Chase par le biais de se filiale de fonds d'investissements HighBridge. C'est une entreprise géante qui réalise un chiffre d'affaire annuel de 1,4 milliards d'euros, commercialise en France 80% des poissons surgelés et est actuellement le plus gros vendeur de produits surgelés de l'hexagone (8,4%).
La rentabilité maximale est la préoccupation unique de ces actionnaires issus de la finance qui investissent dans de nombreux domaines, partout là où il y a de l'argent à faire. Mais dans le cas de Findus, pourquoi et comment, avec autant d'intermédiaires et de circulations des marchandises sur des grandes distances, l'entreprise parvient-elle à vendre des aliments surgelés très bons marchés, tout en effectuant des marges conséquentes ?
Augustin Paluel-Marmont, l'un des deux créateurs d'une entreprise française de produits alimentaires, Michel & Augustin, qui bien que de taille très modeste comparée aux multinationales de l'agro-alimentaire, explique la différence de fonctionnement dans la chaîne de production entre son entreprise de 45 employés et une "géante" comme Findus : "
Nous, ce que nous cherchons à faire, c'est travailler avec les gens les meilleurs dans leur domaine. Nous travaillons avec des producteurs en France, parce qu'on connaît les gens et que c'est plus facile. Ce qui nous intéresse n'est pas le prix, mais le rapport qualité-prix. Je connais toutes les usines avec lesquelles on travaille, tous les produits sont conçus sur place, chez nous. Je ne connais pas bien Findus, mais pour notre part, nous sommes dans une entreprise à taille humaine avec avant tout l'envie de travailler ensemble. Notre idée c'est de rendre accessible la qualité au plus grand nombre, redonner le vrai goût des choses aux gens. Payer le kilo de beurre quatre euros au lieu de un euro le kilo de margarine, c'est un choix. Mais il est vrai que nous ne rémunérons pas d'actionnaires, c'est aussi une différence importante. Je suis avant tout dans la construction d'une aventure à long terme." Le chef d'entreprise avoue avoir lancé un slogan en interne très politiquement incorrect à l'heure de la course aux prix avant tout : "le yaourt le plus cher du marché". Savoureux…