De nouvelles arrestations ont eu lieu aux Pays-Bas dans l'affaire des oeufs contaminés au fipronil. Quinze pays européens sont aujourd'hui touchés par ce scandale sanitaire qui s'étend jusqu'à Hong-Kong.
La liste des pays touchés par le scandale des oeufs contaminés par l'insecticide fipronil s'est allongée. Selon la Commission européenne, des oeufs suspects ont été distribués, frais, cuits ou sous forme liquide, en Suisse, à Hong Kong, en France, en Suède, au Royaume-Uni, en Autriche, en Irlande, en Italie, au Luxembourg, en Pologne, en Roumanie, en Slovaquie, en Slovénie et au Danemark. L'enquête a rebondi avec deux arrestations aux Pays-Bas et plusieurs perquisitions en Belgique, vendredi 11 août.
A l'origine de l'affaire, l'utilisation du fipronil, un antiparasite strictement banni dans les élevages de poules par l'Union européenne, utilisé par des sociétés de désinfection intervenant dans des exploitations agricoles aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne.
Quinze pays européens sont concernés
Vingt tonnes d'oeufs contaminés, provenant de Belgique, ont été vendus au Danemark, a indiqué l'Autorité alimentaire et vétérinaire du pays, tandis que la Slovaquie a annoncé avoir découvert des oeufs contaminés importés des Pays-Bas et ayant transité par l'Allemagne. L'autorité sanitaire-vétérinaire roumaine (ANSVSA) a de son côté trouvé dans un entrepôt de l'ouest du pays une tonne de jaunes d'oeufs contaminés au fipronil, en provenance d'Allemagne.
Le Royaume-Uni, qui avait jusque-là affirmé n'être que marginalement touché, a reconnu jeudi, que 700.000 oeufs contaminés avaient été importés pour être utilisés dans la fabrication de produits alimentaires. Au Luxembourg, le distributeur allemand Aldi a dû retirer ce qui restait de deux lots d'oeufs. En France, cinq entreprises spécialisées dans les produits dérivés ou transformés à base d'oeufs ont reçu des lots contaminés. Selon le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Travert, près de 250.000 oeufs contaminés au fipronil, importés de Belgique et des Pays-Bas, ont été "
mis sur le marché" en France depuis avril.
L' enquête s'accélère en Belgique et aux Pays-Bas
En Belgique, 11 perquisitions ont été menées dans le cadre de l'enquête qui cible désormais 26 personnes et entreprises suspectes, selon le parquet d'Anvers. Dans le volet judiciaire du scandale, deux dirigeants d'une entreprise incriminée ont été arrêtés jeudi aux Pays-Bas, selon le parquet, qui n'a pas révélé le nom de la société. Mais selon les médias néerlandais, il s'agit de ChickFriend, largement mise en cause par les éleveurs touchés.
Le dirigeant de Poultry-Vision a été "entendu" en juillet, puis "relâché sous strictes conditions", précise le parquet, qui "prend les faits très au sérieux, vu leur gravité, leur ampleur, leur caractère organisé et leur contexte international".
"Ajouter des produits interdits à des produits utilisés dans l'industrie alimentaire par appât du gain met en danger la sécurité alimentaire et abîme la confiance du consommateur", a-t-il rappelé.
Ces opérations interviennent alors que la crise des oeufs contaminés continue de préoccuper les autorités sanitaires en Europe, même si les risques pour la santé du consommateur sont a priori limités.
L'Union Européenne estime qu'il n'y a aucun risque pour le consommateur,s'il ingère moins de 0,009 mg/kg au cours d'un repas ou d'une journée. Pour une personne pesant 60 kg, cela représente 0,54 mg, soit environ huit des oeufs présentant la plus forte concentration de fipronil.
La Commission européenne va convoquer une réunion de crise
" J'ai proposé de tenir une réunion de haut niveau rassemblant les ministres concernés ainsi que les représentants des agences de sécurité alimentaires dans tous les Etats membres impliqués, dès que l'ensemble des faits sera à notre disposition", a indiqué le commissaire à la Santé Vytenis Andriukaitis.
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Nous devons examiner en détail ce qui s'est passé.
Nous avons besoin d'une analyse complète de ce cas. Nous avons besoin que nos experts identifient où les problèmes ont pu surgir pour que nous soyions capables de nous asseoir et discuter de solutions et de la marche à poursuivre", a expliqué le commissaire.
L'affaire a créé des tensions entre les pays membres de l'Union européenne. Le ministre belge de l'Agriculture a accusé les Pays-Bas de ne pas avoir prévenu ses voisins après avoir été alerté, dès novembre 2016, d'une possible utilisation frauduleuse de fipronil dans la désinfection de poulaillers, alors que l'insecticide est strictement interdit pour les animaux destinés à la consommation.
La France et l'Allemagne ont également vivement critiqués la gestion de l'affaire par leurs voisins.
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Nous avons un bon système, et indéniablement les standards alimentaires les plus élevés dans le monde. Nous devons travailler ensemble pour tirer les leçons nécessaires et avancer plutôt que perdre de l'énergie à désigner des coupables", a estimé Vytenis Andriukaitis.