Fil d'Ariane
18 jours d'attente déjà en Mediterranée pour les 32 migrants secourus au large de la Libye à bord du Seawatch 3. Une situation particulièrement pénible psychologiquement pour ces hommes, femmes et enfants, trois adolescents et trois jeunes enfants, de 1,6 et 7 ans, déjà affaiblis par des histoires traumatiques et qui dorment à même le sol dans des conditions d'hygiene précaire.
La situation à bord devient de plus en plus instable, le niveau de stress augmente de jour en jour. Les gens sont vraiment traumatisés lorsqu'ils atteignent notre bateau. Chaque jour, l'incertitude crée un nouveau niveau de stress.
Frank Doerner, médecin à bord du Sea Watch 3
À terre, ce mardi 8 janvier, l'ONG allemande réitère son appel pressant aux dirigeants européens.
Il faut une solution durable, que les pays européens se mettent d'accord. Nous ne pouvons pas, à chaque fois, décider au cas par cas, lorsqu' il y a un sauvetage.
Alina Krobok, porte-parole de l'ONG Sea Watch
Jusqu'ici, force est de constater que les Européens continuent de tergiverser, faute de mécanisme européen perenne.
Pour mémoire, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne étaient très réticents à accueillir des migrants. Paris, Berlin, la Haye ont récemment du bout des lèvres donné leur feu vert à l'accueil de migrants. A condition que d'autres européens se joignent à eux. Aucune réponse.
L'Italie, qui a accueilli pluseiurs centaines de miliers de migrants en 2015, estime avoir fait plus que son dû. Les ports resteront fermés, insiste Le Premier Ministre italien d'extrême droite qui renvoie la balle à son voisin maltais. Joseph Muscat refuse d'autoriser le Sea Watch à débarquer les migrants pour ne pas créer de précédent.
Rome et La Valette s'entendent sur un point : les bateaux humanitaires, disent-ils, jouent les taxis de mer pour candidats réfugiés. Les ONG dénoncent une honte européenne.