Séduit par l'énergie de la capitale allemande, il s'est installé, voici cinq ans de cela, à Friedrichshain, un ancien quartier d'Allemagne de l'Est jouxtant l'alternatif et cosmopolite Kreuzberg (anciennement à l'Ouest). Aujourd'hui encore, le jeune dessinateur vit dans une Wohngemeinschaft - un appartement en colocation - un mode de logement que les Allemands pratiquent depuis des décennies, bien avant que l'idée ne germe de l'autre côté du Rhin. Pour exercer son métier, il partage un atelier avec trois autres graphistes, photographes et dessinateurs. Le virus de la BD, Sebastian l'a attrapé en France, au hasard de vacances familiales sur la Côte d'Azur, fasciné par un petit
festival de BD à Soliès-Ville. "A l'époque, il n'y avait rien de tel en Allemagne. Aujourd'hui, tout a changé, et certains dessinateurs allemands font même un tabac en France, comme
Ulli Lust." Son inspiration, il la puise chez les illustrateurs français, mais aussi dans son quotidien de Berlinois, en buvant un verre dans un bar ou en regardant un match de foot, tandis que lectures et voyages lui ouvrent d'autres horizons. Un premier
périple en Inde et puis, entre septembre 2012 et février 2013, il a passé cinq mois en Haïti,
carnet de croquis à la main : "Je me suis baladé dans les rues poussiéreuses de Port-au-Prince et les routes défoncées de campagne. J'ai vu les baraques des pauvres et les villas des riches. J‘ai fait la fête dans les bidonvilles et les plages de sable blanc. J‘ai dansé au carnaval et dans les cérémonies vaudou et j‘ai vibré devant les batailles de coqs," se souvient-il. Et partout où il est allé, il a dessiné. A son retour, il a sélectionné les meilleurs dessins, les a assortis de textes et en a fait un
livre – un reportage dessiné qu'il est actuellement en train de traduire pour le présenter en France.