Second tour de la présidentielle en Pologne : qui sont les deux candidats Rafał Trzaskowski et Karol Nawrocki ?

Le second tour de l’élection présidentielle en Pologne aura lieu ce dimanche 1er juin. Il opposera le candidat libéral et pro-européen Rafał Trzaskowski à l’ultra-conservateur nationaliste Karol Nawrocki. Blocage institutionnel, UE, droits sociaux, soutien à l’Ukraine, économie, les enjeux de ce scrutin sont multiples et les profils des deux candidats seront déterminants. 

 

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Ce montage photo montre Rafal Trzaskowski, à gauche, à Varsovie, le vendredi 9 mai 2025, et Karol Nawrocki, à droite, à Varsovie, en Pologne, le mardi 20 mai 2025.

Ce montage photo montre Rafal Trzaskowski, à gauche, à Varsovie, le vendredi 9 mai 2025, et Karol Nawrocki, à droite, à Varsovie, en Pologne, le mardi 20 mai 2025.

(AP Photos/Czarek Sokolowski)
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Les sondages indiquent une élection serrée entre ces deux candidats. Les électeurs de Sławomir Mentzen, candidat d’extrême droite, arrivé troisième au premier tour avec 14,81% pourraient jouer un rôle décisif.

  • Rafał Trzaskowski, le candidat libéral pro-européen

Rafał Trzaskowski, âgé de 53 ans, est diplômé en relations internationales et docteur en sciences humaines. Il a notamment été député européen, ministre de l’Administration et du Numérique. Depuis 2018, il est maire de Varsovie. Il avait d’ailleurs été élu au 1er tour, avec 56,67 % des voix, et a été ​​réélu en 2024 (57,41 %). Il a également été député au Parlement polonais. 

Le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, candidat à la présidence, s'adresse à ses partisans à Varsovie, en Pologne, le lundi 19 mai 2025.

Le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, candidat à la présidence, s'adresse à ses partisans à Varsovie, en Pologne, le lundi 19 mai 2025. 

(AP Photo/Czarek Sokolowski)

Membre de la Coalition civique (coalition au pouvoir), il est soutenu par le Premier ministre Donald Tusk. Lors du 1er tour, le 18 mai, Trzaskowski arrive en tête avec 31,36 % des voix. 

Il bénéficie du soutien de la gauche modérée, d’une partie de la jeunesse et des électeurs pro-européens. 

Son programme s’articule autour de grands axes comme le renforcement de l’Etat de droit et la réforme du système judiciaire polonais, la défense des droits des femmes et des personnes LGTBQI+, un renforcement des liens avec l’Union Européenne, et le soutien de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et à l’UE. 

Sa victoire serait un coup de pouce majeur pour le gouvernement libéral du Premier ministre actuel, Donald Tusk, dans une impasse politique face au président conservateur sortant, Andrzej Duda.

Elle pourrait également permettre l'introduction d'unions civiles pour les couples de même sexe et l'assouplissement de l'interdiction, aujourd'hui quasi totale, de l'avortement en Pologne.

  • Karol Nawrocki, le candidat conservateur nationaliste

Karol Nawrocki, 41 ans, est historien, ancien directeur du Musée de la Seconde Guerre mondiale à Gdańsk et président de l’Institut de la mémoire nationale. Depuis 2021, il est le président de l’IPN (Institut de la mémoire nationale), élu par le Parlement. 

Le candidat conservateur à la présidentielle polonaise, Karol Nawrocki, lors d'une rencontre avec la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, le mardi 27 mai 2025, à Rzeszów, en Pologne.

Le candidat conservateur à la présidentielle polonaise, Karol Nawrocki, lors d'une rencontre avec la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, le mardi 27 mai 2025, à Rzeszów, en Pologne. 

(AP Photo/Alex Brandon)

Sans n’avoir jamais exercé de mandat d’élu, il se présente comme un candidat indépendant à cette élection, soutenu par le parti Droit et Justice (PiS). Au 1er tour, il a obtenu 29,54 % des voix. Il a également le soutien des électeurs ruraux, des conservateurs et des partisans de l’ancien président Andrzej Duda.

Dans son programme, on retrouve la défense des valeurs chrétiennes, de la souveraineté nationale, l’opposition à une intégration européenne accrue, le refus de soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, et la volonté de bloquer institutionnellement les réformes notamment du système judiciaire, proposées par le gouvernement Tusk.

Une victoire pour Karol Nawrocki pourrait saper le soutien inébranlable de la Pologne à l'Ukraine contre la Russie.