Au coeur de sa tournée africaine en qualité de présidente de la COP21, la ministre française de l'Environnement et de l'Energie Ségolène Royal est l'invitée de TV5MONDE, en duplex depuis Abidjan, en Côte d'Ivoire.
En tournée en Afrique, Ségolène Royal, qui succède à Laurent Fabius à la tête de la COP21, visite cinq pays en cinq jours : l'Egypte, l'Ethiopie, la Côte d'Ivoire, la Guinée et le Sénégal. Objectif : transformer l'essai réussi à Paris lors de la grande conférence sur le climat, en décembre 2015. La ministre française de l'Environnement est venue : "écouter, chercher des conseils, sonder mon utilité pour que s'accélèrent les projets liés aux énergies renouvelables auxquels tiennent les pays d'Afrique, et pour traduire en actions concrètes les décisions prises à Paris."
L'accès à l'électricité : "un défi à portée de main"
Aujourd'hui encore, 600 millions d'Africains n'ont pas d'accès à l'électricité. Le continent a besoin d'énergies pour se développer, mais surtout pas d'énergies fossiles très polluantes.
L'Afrique est un continent extrêmement riche en énergies renouvelables, avec un bouquet très diversifié : l'énergie solaire ; l'hydroélectricité, avec les grands fleuves ; la géothermie, avec les ressources du sous-sol ; la biomasse, avec la transformation des déchets en biogaz... Un potentiel énorme auquel s'ajoutent les énergies marine et éolienne. "C’est un formidable défi, mais il est à portée de main," insiste Ségolène Royal, qui pointe aussi le "cercle vertueux qu'enclenche l'accès à l'électricité : éducation, soin, emplois…. C’est un immense espoir qu’il faut concrétiser."
L'engagement dans l'autonomie énergétique
La ministre assure que les Africains resteront maîtres de leurs énergies renouvelables, qui sont aussi leurs ressources naturelles : "La nature même des énergies renouvelables, c’est qu’elles ne s’importent pas. C’est aussi ce qu’elles ont de vertueux."
S'engager dans les énergies renouvelables, c'est donc aussi s'engager dans l'autonomie énergétique : "Chaque pays s’est fixé un objectif en fonction de son "mix énergétique" - 30 % d'autonomie énergétique pour la Côte d'Ivoire, par exemple. Nous devons respecter les "INDC" de chacun tout en apportant les technologies nécessaires."
Promesses tenues
L'Afrique est un continent clé pour la lutte contre le réchauffement climatique, car c'est lui qui subit le plus violemment le dérèglement climatique : sécheresse, dégradation des sols, érosion des côtés, recul de la biodiversité, désertification… « C’est mon rôle de veiller à ce que les promesses faites à la COP21 soient tenues, explique la présidente de la Conférence sur le Climat. Les 10 milliards d’euros promis doivent être débloqués rapidement. Certains territoires attendent depuis des années des projets d’accès à l’électricité et aux énergies renouvelables qu’il faut débloquer. Il y a ici un formidable espoir ici que je ne peux pas décevoir".