Fil d'Ariane
"Tu es un miracle": dans une vidéo partagée par l'agence turque Anadolu sur Twitter, une fille de 13 ans est extraite des décombres à Gaziantep en Turquie, bien après la période de 72 heures considérée cruciale.
Dans la province de Hatay (sud), un petit garçon de sept mois, Hamza, a aussi été retrouvé vivant, recroquevillé sous une dalle où il a passé plus de 140 heures, a rapporté dans la nuit l'agence de presse IHA. Une fillette de deux ans, Asya, a été sauvée dans la même région.
#Séismes en #Türkiye: Les équipes sur le terrain ont extirpé Hamza, âgé de 7 mois, des décombres après y avoir survécu pendant 140 heures.
— ANADOLU AGENCY (FR) (@aa_french) February 11, 2023
Le nourrisson a été ensuite remis au personnel ambulancier pour qu'il soit transféré à l'hôpital.#Hatay https://t.co/OQwlXXcWku pic.twitter.com/j1jC9cJfvD
Opérant dans un froid glacial, des sauveteurs ont également retiré vivante des décombres une femme de 70 ans dans la province turque de Kahramanmaras, au milieu des applaudissements et des cris, selon une vidéo diffusée par la chaîne publique TRT Haber. "Le monde est-il là?", a-t-elle demandé en revenant au jour.
(RE)voir : Séisme en Turquie et en Syrie : les secours toujours à la recherche des survivants
L'agence de presse turque Anadolu a également mentionné le sauvetage d'une mère de 35 ans et de sa fille de six ans, dans un immeuble détruit de la province d'Adiyaman.
D'après les derniers bilans officiels, le tremblement de terre d'une magnitude de 7,8 a fait au moins 28.191 morts: 24.617 en Turquie et 3.574 en Syrie.
En visite à Kahramanmaras en Turquie, le chef de l'agence humanitaire de l'ONU Martin Griffiths a déclaré à Sky News que le bilan "doublera ou plus".
"On n'a pas encore réellement commencé à compter le nombre de morts", a-t-il dit.
"Bientôt, les personnes chargées des recherches et des secours laisseront la place aux agences humanitaires dont le travail consiste à s'occuper, au cours des prochaines mois, du nombre extraordinaire de personnes affectées", a aussi déclaré Martin Griffiths samedi 11 février, dans une vidéo postée sur son compte Twitter.
Il doit présenter une évaluation de la situation aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU réunis d'urgence ce 13 février à New York à la demande de la Suisse et du Brésil, chargés de ce dossier. Mais avant même cette réunion, son message était clair.At the #Türkiye-#Syria border today.
— Martin Griffiths (@UNReliefChief) February 12, 2023
We have so far failed the people in north-west Syria.
They rightly feel abandoned. Looking for international help that hasn’t arrived.
My duty and our obligation is to correct this failure as fast as we can.
That’s my focus now.
Au cours de la nuit de dimanche à lundi 13 février, sept personnes ont été dégagées vivantes en Turquie, selon la presse, dont un enfant de trois ans à Kahramanmaras et une femme de 60 ans à Besni. Une autre, de 40 ans, a aussi été sauvée au bout de 170 heures à Gaziantep.
Un membre d'une équipe de secouristes britanniques a diffusé dimanche une vidéo sur Twitter montrant un secouriste emprunter un tunnel creusé dans les ruines de cette même ville et en ressortir une personnes bloquée pendant cinq jours.
Et dans la cité méridionale de Kahramanmaras, proche de l'épicentre du séisme, des excavateurs étaient à l'oeuvre, pendant que des sinistrés, blottis autour d'un feu, attendaient des nouvelles de leurs proches.
Au total, plus de 34.000 personnes travaillent encore à la recherche de survivants, a souligné le vice-président turc Fuat Oktay.
Mais les centaines de milliers de sans-abris doivent devenir désormais la priorité.
Quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences pour étudiants et 400.000 évacuées, a ajouté Fuat Oktay.
À Antakya, l'Antioche de l'Antiquité grecque, après les trois ou quatre premiers jours d'abandon, les secours sont désormais organisés.
Des toilettes basiques, sans eau, ont été installées et le réseau téléphonique a été rétabli dans plusieurs quartiers.
À Kahramanmaras, à l'épicentre du tremblement de terre, 30.000 tentes ont été dressées, tandis que 48.000 personnes sont hébergées dans les écoles et 11.500 dans des salles de sport, a fait savoir le ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu.
Une forte présence policière et militaire est dorénavant visible, les autorités précisant qu'il s'agit d'empêcher les pillages, après des incidents ce week-end.
Nombre d'habitants d'Antakya interrogés par l'AFP expliquent néanmoins les vols dans les supermarchés les premiers jours par la nécessité absolue dans laquelle beaucoup se trouvaient, dépourvus d'eau, d'électricité et d'argent, faute de soutien des autorités.
Désormais, d'après les équipes de l'AFP, à Antakya comme à Kahramanmaras, l'aide afflue.
Dans cette deuxième ville également, des toilettes commencent à apparaître.
Dans le même temps, les opérations de recherche ont pris fin à Sanliurfa, Kilis, Osmaniye et Adana, selon les médias turcs.
En revanche, a noté le ministre de l'Intérieur, elles se poursuivent en 308 endroits à Kahramanmaras.
Quant aux écoles primaires et secondaires de 10 villes ayant souffert du tremblement de terre, elles resteront fermées jusqu'au 1er mars, a déclaré le ministre de l'Éducation Mahmut Ozer.
Dans les autres cités, les écoles rouvriront le 20 février.
Le séisme a aussi réduit en poussière d'importants lieux de culte.
À Antakya, Havva Pamukcu, une fidèle de la mosquée Habib-I Nejjar, n'en revient pas.
"Cet endroit signifie beaucoup pour nous", soupire-t-elle. "Les gens avaient l'habitude de venir ici avant d'aller en pèlerinage à la Mecque".
L'église orthodoxe y a connu le même sort, constate Sertac Paul Bozkurt, membre du conseil administrant ce lieu de culte.
"Tous ses murs se sont écroulés et elle n'est pas en état d'abriter des prières", déplore-t-il.