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Le prix Nobel d'économie a été décerné lundi à Ben Bernanke, l'ancien président de la Fed, la banque centrale américaine, et ses compatriotes Douglas Diamond et Philip Dybvig, pour leurs travaux sur les crises financières et les banques.
Le trio "a significativement amélioré notre compréhension du rôle des banques dans notre économie, particulièrement durant les crises financières, ainsi que la façon de réguler les marchés financiers", a annoncé le jury Nobel.
Le Nobel de la paix a récompensé un trio de représentants des sociétés civiles en Europe de l'Est, le militant biélorusse Ales Beliatski, l'ONG russe Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés civiles, un prix hautement symbolique en pleine guerre en Ukraine.
"Le comité Nobel norvégien souhaite honorer trois champions remarquables des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins Bélarus, Russie et Ukraine", a déclaré sa présidente Berit Reiss-Andersen.
Le comité Nobel appelle d'ailleurs la Biélorussie à libérer le militant et colauréat Ales Beliatski.
L'Académie suédoise a attribué le Nobel de littérature à l'écrivaine française Annie Ernaux. L'écrivaine de 82 ans est récompensée pour "le courage et l'acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle", a expliqué le jury Nobel.
Son oeuvre essentiellement marquée par des récits autobiographiques a été récompensée par de nombreux prix dont le Renaudot en 1984 pour "La Place", les prix Marguerite-Duras, François Mauriac en 2008 et Strega européen en 2016 pour "Les Années" ou le prix Marguerite Yourcenar en 2017 pour l'ensemble de son oeuvre.
Elle devient la 17e femme à décrocher le Nobel de littérature, et le 16e lauréat français depuis la fondation des célèbres récompenses en 1901.
Par le biais d'une oeuvre essentiellement autobiographique, Annie Ernaux a produit une remarquable radiographie de l'intimité d'une femme qui a évolué au gré des bouleversements de la société française depuis l'après-guerre.
Ils ont ouvert deux nouveaux domaines de la chimie moderne: le prix Nobel de chimie 2022 a sacré mercredi le Danois Morten Meldal, l'Américaine Carolyn Bertozzi et son compatriote Barry Sharpless. Le trio est récompensé "pour le développement de la +chimie click+ et de la chimie bioorthogonale", a annoncé le jury dans sa décision.
Barry Sharpless, 81 ans, est seulement la cinquième personne à décrocher deux fois un Nobel. Il avait déjà remporté le prix de chimie en 2001 pour ses découvertes sur la technique de catalyse asymétrique.
Qui étaient les quatre précédents ? La française d'origine polonaise Marie Curie, Nobel de physique 1903 et de chimie 1911, les américains John Bardeen (physique 1956 et 1972) et Linus Pauling (chimie 1954 et paix 1962), ainsi que le Britannique Frederick Sanger (chimie 1958 et 1980).
Le chercheur américain basé en Californie et le Danois de 58 ans Morten Meldal, de l'université de Copenhague, sont sacrés pour leurs travaux pionniers en matière de "chimie clic", une nouvelle forme de combinaison de molécules.
Celle-ci est notamment utilisée pour développer des traitements pharmaceutiques, cartographier l'ADN ou créer de nouveaux matériaux.
L'Américaine Carolyn Bertozzi, 55 ans, est elle sacrée pour l'invention de la chimie bioorthogonale, une réaction chimique décrite comme pouvant être initiée dans un organisme vivant, mais sans perturber ou changer sa nature chimique.
Citée parmi les favoris cette année, ses découvertes ont notamment ouvert des voies pour améliorer l'efficacité des traitements contre le cancer.
En sciences, les comités du Nobel avaient ouvert le bal avec l'attribution lundi du prix Nobel de médecine ou de physiologie au Suédois Svante Pääbo, père de l'homme de Denisova et découvreur de l'ADN de l'homme de Néandertal.
Mardi, le trio franco-austro-américain composé d'Alain Aspect, Anton Zeilinger et John Clauser, pionniers du mécanisme révolutionnaire de "l'intrication quantique" avait reçu le prix Nobel de physique.
La mise en évidence de cette étonnante propriété a ouvert la voie à de nouvelles technologies dans l'informatique quantique et des communications ultra-sécurisées, ou encore les capteurs quantiques ultra-sensibles qui permettraient des mesures extrêmement précises, comme celle de la gravité dans l'espace.
Le trio est récompensé "pour ses expériences avec des photons intriqués, établissant les violations des inégalités de Bell et ouvrant une voie pionnière vers l'informatique quantique", selon le jury Nobel.
"Alain Aspect, John Clauser et Anton Zeilinger ont chacun mené des expériences révolutionnaires en utilisant des états quantiques intriqués, où deux particules se comportent comme une seule unité même lorsqu'elles sont séparées", explique-t-il.
Cette mécanique déroutante était prédite par la théorie quantique. Pourtant même Albert Einstein n’y croyait pas: deux particules jointes au départ (comme pourraient l’être des jumeaux) pouvaient garder la marque de leur passé commun et avoir un comportement semblable, à distance.
Affilié à l'Université française de Paris-Saclay, Alain Aspect est âgé de 75 ans, tandis que John Clauser a 79 ans et Anton Zeilinger, de l'Université de Vienne, a 77 ans.
Le prix Nobel de médecine et de physiologie a été attribué lundi au Suédois Svante Pääbo, 67 ans, pour le séquençage du génome de l'homme de Néandertal et la fondation de la paléogénomique. "En révélant les différences génétiques qui distinguent tous les humains vivants des hominidés disparus, ses découvertes ont donné la base à l'exploration de ce qui fait de nous, humains, des êtres aussi uniques", a salué le jury.
"Les différences génétiques entre Homo Sapiens et nos plus proches parents aujourd'hui éteints étaient inconnues jusqu'à ce qu'ils soient identifiés grâce aux travaux de Pääbo", a ajouté le comité Nobel dans sa décision.
Svante Pääbo a découvert qu'un transfert de gènes avait eu lieu entre ces homininés aujourd'hui disparus et l'Homo sapiens. Ce flux ancien de gènes vers l'homme d'aujourd'hui a un impact physiologique, par exemple en affectant la façon dont notre système immunitaire réagit aux infections.
Son père, Sune Bergström, avait également reçu le Nobel de médecine en 1982.