Fil d'Ariane
"Je ne suis pas à l'aise à l'idée d'avoir dans l'école de la République des femmes et des hommes qui peuvent enseigner sans que l'Education nationale ne puisse exercer le moindre contrôle. Et nous n'avons pas non plus le contrôle sur les programmes qu'ils enseignent", a-t-il ajouté. "On ne peut pas enseigner des choses qui ne sont manifestement pas compatibles ou avec les lois de la République ou avec l'Histoire telle que nous la voyons", selon lui.
"A partir de la rentrée de septembre 2020, les enseignements en langues et culture d'origine étrangère seront partout supprimés sur le sol de la République", a-t-il annoncé.
Des négociations sont engagées "par les ministres de l'Éducation nationale et des Affaires étrangères" avec les pays concernés pour mettre fin à ce dispositif, qui sera remplacé, par des Enseignements internationaux en langue étrangère (EILE). Ces discussions avaient été lancées en 2016.
"Nous avons réussi (à trouver un accord, ndlr) avec tous ces pays, sauf la Turquie à ce stade. Je ne désespère pas", a précisé le chef de l'Etat. Dans les EILE, les enseignants y seront "des enseignants dont nous serons sûrs qu'ils maîtrisent le français, qu'ils feront l'objet d'un contrôle par le ministère de l'Éducation nationale, et pour lesquels les programmes enseignés feront aussi l'objet d'un contrôle", a-t-il dit.
Décidé à lutter contre le "séparatisme islamiste", Emmanuel Macron a annoncé mardi une série de mesures contre les "influences étrangères" sur l'islam en France, allant des imams étrangers au financement des mosquées. Pour ce faire, M. Macron a passé la journée à Bourtzwiller, un quartier populaire de Mulhouse, l'un des 15 territoires faisant l'objet d'une lutte coordonnée contre le repli islamique.
Afin d'éviter des prêches non conformes aux lois de la République, la France cessera d'accueillir des "imams détachés" envoyés par d'autres pays, comme la Turquie et l'Algérie. Elle augmentera parallèlement le nombre d'imams formés en France. Ceux déjà sur le territoire termineront "leur période de présence", a précisé M. Macron.
Sera également mis fin à l'accueil des quelques 300 "psalmodieurs" reçus chaque année durant le ramadan.
Le président français a aussi annoncé un contrôle renforcé des financements étrangers des lieux de culte, pour pouvoir bloquer des projets suspects. "Nous devons savoir d'où vient l'argent, qui le touche et pour quoi faire", a-t-il lancé.
Le chef de l'Etat a toutefois tenu à souligner qu'il ne visait pas les musulmans mais ceux qui s'affranchissent des règles de la République, affirmant qu'il ne s'agit pas de faire "un plan contre l'islam. Ce serait une faute profonde".