Se dirige-t-on vers un réchauffement des relations entre la France et le Rwanda ? Ce pays africain accuse depuis 1994 la France d'avoir joué un rôle dans le génocide des tutsis, ce que Paris à toujours démenti. A New York, les présidents rwandais et français Paul Kagame et Emmanuel Macron se sont entretenus en marge de l'Assemblée générale de l'Onu. Sira Sylla, députée française La République en Marche, invitée de TV5MONDE.
L'arrivée au pouvoir en France d'Emmanuel Macron participe-t-elle de cette volonté de relancer les relations avec le Rwanda ?
Sira Sylla : Bien entendu, non seulement avec le Rwanda mais avec toute l'Afrique. On a un président qui a changé de discours. Emmanuel Macron a dit qu'il ne voulait pas donner de leçons à l'Afrique. Il veut un vrai partenariat avec l'Afrique (...) Fini la charité. Le président a conscience que l'Afrique est un continent avec de multiples richesses, très stratégique où de nombreux défis contemporains sont à relever (...).
Sur le Rwanda, vos prédécesseurs ont aussi discuté avec les diasporas en France, en Belgique. Selon vous, pourquoi y-a-t-il un déclic en ce moment ?
Sira Sylla : Emmanuel Macron veut parler d'égal à égal. Et ça la diaspora l'a compris. Depuis que je suis élue, j'ai rencontré diverses personnalités de la diaspora. Je pense que ma double culture (française d'origine sénégalaise) joue. Tout comme entretenir ces relations. Je pense que l'ambassadeur (rwandais) a vraiment perçu que mon but était de travailler et d'avancer.
En net recul depuis plusieurs années, comment relancer l'apprentissage de la langue française au Rwanda ?
Sira Sylla aussi chargée d'une mission d'information parlementaire relative à la francophonie : Grace à l'entreprenariat, notamment au Rwanda, qui est un vecteur pour faire avancer la francophonie. Le sentiment que j'ai c'est que les Rwandais veulent vraiment un partenariat avec la France.
Louise Mushikiwabo, ministre des affaires étrangères du Rwanda, est fortement pressentie pour être candidate pour devenir la secrétaire générale de l'OIF au prochain sommet de la francophonie au mois d'octobre. La France est-elle favorable ?
Sira Sylla : Je vous confirme que la France verrait (son arrivée à la tête de l'OIF) d'un bon oeil. C'est stratégique : le président rwandais est à la tête de l'Union africaine. La France veut un partenariat avec l'Afrique et le Rwanda est un pays qui compte en Afrique.