Sommet pour l'action sur l'IA : que faut-il retenir ?

Le sommet de Paris sur l'Intelligence Artificielle s'est clôturé ce mardi 11 février 2025. Une soixantaine de pays, dont la France, l'Inde et la Chine s'est accordée dans une déclaration commune pour une IA "ouverte", "inclusive" et "éthique". Les États-Unis et le Royaume-Uni, eux, ne font pas partie des signataires. Voici ce qu'il faut retenir. 

 

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Macron et J.D. Vance

Le président français Emmanuel Macron, deuxième à droite, et Brigitte Macron, à droite, posent pour une photo de groupe avec le vice-président des États-Unis J.D. Vance et la deuxième dame Usha Vance lors des arrivées pour un déjeuner de travail au palais de l'Élysée, en marge du Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle à Paris, le mardi 11 février 2025.

AP Photo/Thomas Padilla
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À la clôture du sommet à la mi-journée, les signataires, qui incluent la Chine, la France et l'Inde (les deux co-organisateurs), se sont prononcés pour une coordination renforcée de la gouvernance de l'IA nécessitant un "dialogue mondial" et ont appelé à éviter "une concentration du marché" afin que cette technologie soit plus accessible.

(Re)voir  la session plénière du Sommet pour l'action sur l'IA

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Une vision très éloignée de celle défendue par les États-Unis qui, comme le Royaume-Uni, ne figurent pas parmi les signataires de cette déclaration, voulue par le président français Emmanuel Macron et rassemblant des principes partagés de régulation, un thème maintes fois abordé lors de ce sommet qui a débuté lundi 10 février 2025.

Ce grand raout mêlant dirigeants politiques et patrons de la tech dans l'enceinte du Grand Palais a été marqué ce mardi 11 février par le discours très offensif du vice-président américain J.D. Vance. C'est son premier déplacement à l'international depuis la prise de fonction de Donald Trump fin janvier et l'annonce de "Stargate", un plan d'investissements dans l'IA américaine à hauteur de 500 milliards de dollars.

Deux visions opposées

À rebours d'une Europe voulant aller plus vite tout en définissant un cadre à l'essor de l'IA, il a souhaité faire "tous les efforts possibles pour encourager les politiques pro-croissance" en la matière.

"Les États-Unis sont les leaders dans l'IA et notre administration entend qu'ils le restent", a-t-il souligné, quelques heures après des informations sur une offre non sollicitée d'Elon Musk, l'homme le plus riche du monde et membre de l'administration Trump, sur la start-up OpenAI, à l'origine de ChatGPT.

Selon le Wall Street Journal, le milliardaire (qui dispose déjà de sa propre start-up d'IA générative, xAI, lancée en 2023) veut, avec un groupe d'investisseurs, racheter l'organisation à but non lucratif qui contrôle OpenAI pour 97,4 milliards de dollars.

"Non merci", lui a répondu lundi sur X le patron d'OpenAI, Sam Altman, présent au sommet de Paris.

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Avant de quitter la nef du Grand Palais pour déjeuner à l'Élysée, J.D. Vance a également mis en garde contre les partenariats avec les "régimes autoritaires", dans une référence à peine voilée à la Chine.

"S'associer avec eux (ces régimes, NDLR) revient à enchaîner votre nation à un maître autoritaire qui cherche à infiltrer, s'installer et s'emparer de votre infrastructure d'information".

La France et l'Inde en quête de gouvernance

En réponse aux ambitions américaines, Emmanuel Macron a insisté sur le "besoin de règles" et d'un "cadre de confiance" pour accompagner le développement de l'IA.

(Re)voir Intelligence artificielle : comment la France veut être le fer de lance

"Nous avons besoin de ces règles pour que l'IA avance" et "besoin de continuer à faire avancer une gouvernance internationale de l'IA", a-t-il dit, en clôture du sommet qui s'est traduit pour la France en annonces sonnantes et trébuchantes, avec un plan d'investissements privés à hauteur de 109 milliards d'euros.

Pour le Premier ministre indien Narendra Modi, qui co-présidait le sommet IA et va accueillir le prochain, le défi est de ne pas laisser "le sud global", dont son pays et ses 1,4 milliard d'habitants, à la traîne d'une révolution technologique en plein boom.

L'Europe tente de structurer son leadership

Alors que l'Europe tente d'avancer ses pions dans cette course à l'IA, l'Union européenne a dévoilé ce mardi un plan d'investissements de 200 milliards d'euros, dont 150 milliards venant de grands groupes.

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Il s'agit du "plus grand partenariat public-privé dans le monde pour le développement d'une IA fiable", au sein de l'alliance "EU AI Champions Initiative" qui regroupe plus de 60 entreprises, a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen. Le "leadership mondial est toujours à saisir", a-t-elle estimé.

Parallèlement au sommet, se tient ce mardi 11 février un rendez-vous business pour les entreprises de la tech européenne et internationale à Station F, l'incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, en présence notamment d'OpenAI. Emmanuel Macron doit aller à la rencontre des entrepreneurs sur place dans l'après-midi.