Fil d'Ariane
Dans les prochains jours, le SEIS doit encore être équipé d’un bouclier de protection contre le vent et les variations thermiques : « une sorte de petit igloo dans lequel il fera beaucoup moins froid, en sachant que la nuit la température sur Mars atteint -90 degrés Celsius, souligne Philippe Lognonné. Il fait si froid que sans cela la sonde ne peut travailler la nuit. « L’igloo » permettra de remonter la température entre -45 et -65 degrés pour travailler jour et nuit. »
Il s’agit d’une première mondiale sur Mars. Et il faut remonter à décembre 1972 et à la mission Apollo 17 pour retrouver un instrument de mesure similaire sur un astre autre que la Terre. L’astronaute et géophysicien américain Harrison Schmitt avait alors déployé sur la Lune le gravimètre ALSEP.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Philippe Lognonné, invité du journal de TV5MONDE :
Avec le SEIS déposé sur Mars grâce à la sonde InSight, il s’agit aussi d’une coopération internationale « gagnant-gagnant » souligne Jean-Yves Le Gall, le président du CNES. La technologie française qui représente une centaine de millions d’euros d’investissements, avec des partenariats allemands, suisses, anglais et américains, n’aurait pu se déployer sur la planète rouge sans la mission américaine InSight d’un coût de 993 millions de dollars.
Pour les chercheurs enfin, c’est aussi « la concrétisation de rêves qui bercent beaucoup de jeunes physiciens, géophysiciens, et géologues quand ils commencent une carrière en planétologie, raconte Philippe Lognonné. On a envie de participer à cette grande aventure humaine de l’exploration planétaire. Mais c’est aussi la concrétisation de dizaines d’années d’efforts, d’interrogations, de doutes. C’est un travail d’équipe, une grande aventure humaine personnelle et collective. »
Aller plus loin avec le CNES :