Fil d'Ariane
CALM : un Airbnb solidaire des migrants
La crise migratoire en cours révèle un certain désintérêt des gouvernements dans l'aide humanitaire et force la société civile à inventer ses propres solutions. Le réseau CALM (Comme à la maison) "d'hébergement citoyen" de réfugiés, de l'association Singa, est un exemple frappant d'un relais humanitaire et social des administrés français, afin de pallier le manque d'engagement de l'Etat. Une sorte de "AirbnB solidaire des migrants" :
"CALM est un réseau d’accueil temporaire qui permet une immersion de 1 mois à 9 mois dans un foyer. Le dispositif CALM met en relation des personnes réfugiées mal logées ou sans domicile fixe et des particuliers. Pour cela, il s’appuie sur une communauté grandissante de citoyens souhaitant s’engager sur l’accueil des réfugiés et, à terme, sur une plateforme web qui permettra un impact plus important. Ce dispositif doit répondre, au-delà de l’hébergement, au besoin important et grandissant d’inclusion socio-professionnelle des personnes réfugiées en France".
Extrait du site SINGA, "(…) pour favoriser l’émergence d’espaces et d’outils de rencontre, d’échange et de collaboration entre les personnes réfugiées et leur société d’accueil (…) "
L'initiative "Welcome" du Service des Jésuites de France, permet elle aussi de mettre en relation des réfugiés et des familles. Le principe n'est pas d'accueillir des personnes sur une durée établie, mais plutôt d'offrir l'hospitalité, le temps d'un repas ou d'un week-end, à des demandeurs d'asiles. "Welcome" propose d'échanger, de permettre de nouer des relations entre personnes étrangères en situation difficile, et des Français. D'autres organisations religieuses, en France et en Europe participent à l'aide et l'accueil des migrants demandeurs d'asile.
Ces initiatives d'aides humanitaires, financées sans le recours aux aides publiques, semble se développer de façon croissante. La majorité des gouvernements européens refusent d'utiliser l'argent public pour l'aide aux demandeurs d'asile, et laissent — en fin de compte — leurs concitoyens financer ou mettre en œuvre seuls des solutions, ouvrant la voie à de nouvelles formes d'entraides. Moins désincarnées et certainement plus actives. Avec la garantie — au final —que l'aide procurée… soit à la hauteur des besoins réels des personnes. Ce que l'Etat, absent ou désincarné, ne sait pas, ou plus faire.