Fil d'Ariane
La plus haute instance judiciaire du Sri Lanka ordonne au gouvernement de mettre un terme à sa tentative d'acquérir des terres dont la propriété est contestée depuis la guerre civile (1972-2009) qui a ensanglanté le pays.
Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme (HCR), Volker Turk, s'exprime lors d'une conférence de presse à Colombo, au Sri Lanka, le 26 juin 2025.
Le conflit entre les forces gouvernementales et les rebelles séparatistes tamouls a causé au moins 100.000 morts dans l'île d'Asie du Sud. De nombreux représentants de la minorité ethnique tamoule ont perdu à la faveur de cette guerre la propriété de leurs terres, en particulier dans le nord du pays, également frappé de plein fouet par le tsunami de 2004.
La décision de la Cour suprême, qui visait 2.500 hectares de terres de la région, intervient au lendemain d'une visite du Haut-commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk. Lors de son séjour au Sri Lanka, Volker Türk a exhorté le gouvernement à rendre aux Tamouls les terres occupées depuis la fin du conflit par ses troupes.
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À l'origine de la requête, l'ancien parlementaire tamoul M.A. Sumanthiran s'est réjoui de la décision de la Cour suprême. "Le gouvernement avait fait la promesse il y a trois mois de ne pas poursuivre sa tentative d'acquérir ces terres mais il ne l'a jamais tenue", a-t-il fait valoir à l'issue de l'audience.
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Pendant sa visite, Volker Türk a également exhorté les autorités srilankaises à engager des poursuites contre les responsables des massacres commis pendant la guerre civile. Selon l'ONU, quelque 40.000 civils tamouls ont été tués lors des derniers mois de l'offensive finale de l'armée qui y a mis un terme. Les gouvernements srilankais qui se sont succédé ont tous rejeté les demandes d'enquêtes internationales indépendantes sur ces graves violations des droits humains.