Les Suédois s'apprêtent à renouveler leur Parlement. Les élections auront lieu dimanche 9 septembre. Porté par le rejet de l'immigration, le parti des Démocrates de Suède, un parti d'extrême-droite, pourrait devenir le 1er parti du pays. La Suède a accueilli plus de 160.000 demandeurs d'asile en 2015.
"La Suède n'a jamais été aussi divisée. La Suède n'a jamais eu autant de ségrégation."Division et Ségrégation. Dans la bouche de Jimmie Åkesson, le chef du parti des Démocrates de Suède, ces mots riment avec immigration. Une rhétorique d'extrême-droite qui séduit de plus en plus les électeurs.
Tout ce qu'il dit est vrai !Supporter du Parti des Démocrates de Suède (SD, extrême-droite)
Dans la foule, tout le monde ne partage pas cet avis, mais à une semaine des élections législatives, le chef des Démocrates de Suède a bien le vent en poupe.
À tel point que ses thèmes de prédilection -crise, migration, insécurité- imprègnent la campagne jusqu'aux débats entre les principaux candidats en lice.
Nous sommes dans un contexte nouveau où l'autorité du pouvoir politique est remise en question, alors regardons les problèmes en face et essayons de les régler au lieu de se contenter d'en parler.Ulf Kristersson, chef du Parti modéré de rassemblement (droite)
Vous ne pouvez pas dresser un portrait de notre pays comme s'il était assiégé par le chaos et la crise. En réalité, nous avons une économie très forte. Et on va continuer à développer l'État providence.Stefan Löfven, Premier ministre et chef du Parti social-démocrate
Le Premier ministre sortant marque un point : avec une croissance estimée à 3% et un taux de chômage au plus bas depuis 10 ans, le pays est loin d'être en crise. Pourtant les Suédois se sentent menacés par la hausse des inégalités et par l'arrivée de 300.000 demandeurs d'asile depuis 2015. Deux filons exploités par le parti anti-immigration.
Aujourd'hui, les politiques d'intégration des migrants jettent l'argent par les fenêtres, des millions et des millions dépensés pour des projets inutiles qui n'ont absolument aucun effet. Nous avons des priorités différentes et nous mettons l'argent dans des projets que nous estimons meilleurs.Jimmie Åkesson, chef du Parti des Démocrates de Suède (SD, extrême-droite)
Pour l'heure, le SD, issu de la nébuleuse néo-nazie, reste infréquentable...
On ne peut pas leur faire confiance, ils n'ont pas d'alliés pour mettre en oeuvre leurs politiques et ils ne peuvent pas les financer.Michael Arthursson, secrétaire général du Parti du Centre
Mais le scrutin du 9 septembre pourrait tout changer. En 2014, le SD a recueilli près de 13% des voix. Cette fois-ci, il est crédité de 17 à 25% des votes.