Fil d'Ariane
- Les deux initiatives agricoles ont été nettement rejetées dimanche dans les urnes. Selon les résultats définitifs, l'initiative pour des aliments équitables est refusée à 61,30% et l'initiative pour la souveraineté alimentaire à 68,37%.
- Seuls quatre cantons romands ont accepté ces textes, Neuchâtel, Genève, Vaud et le Jura, alors que Fribourg, le Valais, Berne et toute la Suisse alémanique ont dit non.
- C'est en revanche un large oui à 73,60% pour l'arrêté fédéral qui propose d'inscrire le vélo dans la Constitution. Tous les cantons diraient oui à cet objet.
- La participation au niveau fédéral a atteint 37%.
- Les citoyens du canton de Saint-Gall ont par ailleurs accepté à plus de 66% d'interdire la burqa, alors que ceux des Grisons ont décidé que deux langues étrangères seront toujours enseignées en primaire. Une hausse des impôts a aussi été repoussée à Obwald.
De tels fléchissements de l’opinion sont courants, mais dans le cas des deux textes sur l’agriculture, le mouvement s’est révélé vertigineux. Selon les analystes, passé une première sympathie pour les objectifs généraux des propositions, les arguments de leur difficile faisabilité, et surtout de leur effet sur les prix, ont pris le dessus. Les dispositifs complexes de mise en œuvre, notamment concernant les importations alimentaires, ont sans doute freiné l’acceptation des initiatives.
La campagne a été marquée par une forte disparité linguistique : depuis le début des débat, la différence entre la Suisse romande, bien plus favorable aux initiatives, et la Suisse alémanique est restée constante.
Même si le deuxième texte, celui d’Uniterre, apparaît plus exigeant et plus lourd dans ses revendications, les votants réservent un sort identique aux deux textes
Concernant l’encouragement du vélo, le contre-projet proposé par le Conseil fédéral et les Chambres à une initiative de Pro Vélo a fait un triomphe. Il atteint 73,60%, ce qui est le deuxième score de cette ampleur cette année après celui du refus de «No Billag» en mars, à 72%. Il est vrai que cette proposition, pleine de bonnes intentions et de formulations potestatives, n’engage à pas grand-chose.