Fil d'Ariane
Le face-à-face tant attendu va donc avoir lieu, avec de lourds enjeux pour Joe Biden. Il est le cinquième président américain que Vladimir Poutine va cotoyer depuis son arrivée au pouvoir fin 1999. Ukraine, Bélarus, sort de l'opposant russe Alexeï Navalny, cyberattaques etc... les sujets de discorde sont nombreux et les discussions à Genève ce mercredi 16 juin s'annoncent âpres et difficiles. Tour d'horizon.
Les accusations de désinformation en ligne et d'attaques informatiques à des fins d'ingérence électorale sont au coeur des tensions et à l'origine de bien des sanctions américaines contre Moscou, notamment après l'élection de Donald Trump en 2016.
Plus récemment, ce sont des vagues de cyberattaques massives qui ont visé les Etats-Unis. SolarWinds, Colonial Pipeline, JBS: autant d'opérations imputées à Moscou, ou à des groupes de hackers basés en Russie.
La Russie, qui a toujours démenti, accuse de son côté Washington de s'immiscer dans ses affaires en soutenant l'opposition ou en finançant organisations et médias critiques du Kremlin.
Moscou affirme être aussi victime de cyberattaques américaines et assure vouloir "un accord mondial" pour limiter l'usage des armes informatiques.
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Les critiques ont gagné en intensité avec l'empoisonnement en août 2020 du principal détracteur du pouvoir russe, Alexeï Navalny. Ayant survécu, l'opposant a été emprisonné et ses proches comme ses organisations, déclarées "extrémistes", sont la cible d'une offensive judiciaire.
Avant le sommet, le président Américain a souligné que ce serait "une tragédie" si Alexeï Navalny mourrait.
La Russie affirme s'interroger en retour sur le respect des droits des émeutiers pro-Donald Trump arrêtés après le saccage du Capitole en janvier.
Elle dénonce la "censure" pratiquée selon elle à Hollywood ou sur internet par les réseaux sociaux. Plus globalement, Moscou raille un "politiquement correct poussé jusqu'à l'absurde" aux Etats-Unis.
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Sur le plan militaire, les contentieux sont légion. La Russie est accusée d'expansionnisme militaire en Ukraine, en Syrie et dans l'Arctique. Elle répond en retour avec les mêmes arguments, notamment concernant l'avancée de l'Otan à ses frontières.
La fin d'une série d'accords laisse craindre une course accélérée aux armements. Depuis 2018, Vladimir Poutine vante par exemple ses missiles "hypersoniques" à même de déjouer les défenses antiaériennes existantes.
L'équilibre stratégique a donc de fortes chances de se trouver au coeur des pourparlers Biden-Poutine.
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Du côté Américain, on voudra aussi insister sur le récent déploiement de quelque 100.000 soldats russes aux frontières de l'Ukraine, laissant craindre une invasion de ce pays, que la Russie a déjà amputé en 2014 de la Crimée.
Moscou assure de son côté que ce sont les manoeuvres et déploiements militaires de l'Otan en Europe orientale qui constituent la plus grande menace régionale.
A chaque vague de sanctions et contre-sanctions, Russes et Américains ont multiplié les expulsions de diplomates, réduisant le poids de leurs ambassades respectives et leurs canaux de communication.
Moscou et Washington ont aussi rappelé cette année leurs ambassadeurs "pour consultation" après que Joe Biden a convenu dans une interview que "tueur" était un qualificatif approprié pour son homologue russe.
La Russie accuse aussi les Américains de freiner la délivrance de visas aux diplomates russes. Le représentant de la Nasa s'est vu lui refuser le sien par Moscou en février.
Le consulat américain à Moscou ne délivre plus de visas, faute de personnel, la Russie lui ayant interdit d'avoir des employés locaux.
Enfin, plusieurs prisonniers espèrent que MM. Bidene t Poutine pourront trouver un accord sur leur sort dans les semaines ou mois à venir. Avant le sommet, M. Poutine a réitéré son offre d'échanger des prisonniers après que M. Biden a déclaré que le cas des prisonniers américains en Russie serait à l'agenda.
Paul Whelan, emprisonné en Russie pour espionnage, a appelé début juin Joe Biden à l'échanger. Un autre Américain, Trevor Reed, est emprisonné pour avoir agressé, ivre, deux policiers russes.
La mère du trafiquant d'armes Viktor Bout, en prison aux Etats-Unis, comme la famille de Konstantin Iarochenko, pilote russe incarcéré aux Etats-Unis pour trafic de cocaïne, ont appelé à leur libération.
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