Fil d'Ariane
Viola Amherd, actuelle ministre de la Défense, a été élue pour un an mercredi 13 décembre à la présidence de la Suisse par le Parlement. Le parlement a également confirmé les équilibres politiques au sein du gouvernement fédéral. Retour sur le parcours politique d'une ministre encore inconnue du grand publique en 2019.
Viola Amherd, alors ici ministre de la défense suisse le 18 janvier 2019, est désormais présidente de la Confédération suisse.
Avocate et notaire, Viola Amherd, 61 ans, a commencé sa carrière politique dans les années 1990 dans son canton, le Valais, et est considérée comme la ministre qui travaille le mieux, selon un sondage publié cet été par le premier groupe de presse de Suisse Tamedia.
Inconnue du grand public avant son arrivée au gouvernement, elle a hérité en 2019 du ministère de la Défense, un poste qu'elle ne convoitait guère mais d'où elle a su gagner la confiance de la population et se faire apprécier des autres partis.
Elle a essuyé quelques polémiques, comme le choix de l'avion de combat américain F35 -au grand dam de Paris- et "fait montre d'une capacité à passer entre les gouttes et à retomber sur ses pattes", note le quotidien Le Temps.
Sur fond de guerre en Ukraine, elle a ainsi enchaîné les succès politiques, parvenant à faire avaliser un budget militaire en considérable hausse, le choix par le Parlement de l'avion de combat américain F-35 et la création d'un secrétariat d’État pour la sécurité au sein de son ministère.
Elle a pour l'instant réussi à esquiver les polémiques comme lorsque le groupe de défense public Ruag a été critiqué pour une affaire de réexportation d'armes ou lorsque l'ancien chef du Service de renseignement a été accusé de recourir à des méthodes douteuses.
Célibataire revendiquée, elle avait fait une apparition remarquée lors de la grève des femmes en 2019, en s'affichant avec un badge féministe aux côtés d'autres parlementaires sur la place située devant le Palais fédéral, où siègent à la fois le gouvernement et le Parlement.
La fonction présidentielle est largement honorifique, la collégialité et le compromis étant un marqueur du gouvernement fédéral suisse.
Seul nouvel arrivant au sein du Conseil fédéral, fort de sept membres, le socialiste Beat Jans, 59 ans, élu après trois tours de scrutin.
Apprenti agriculteur, l'élu du canton de Bâle-Ville à la frontière de la France et de l'Allemagne, a ensuite décroché un diplôme en sciences de l’environnement à la prestigieuse École polytechnique fédérale de Zurich.
Il remplace le ministre socialiste Alain Berset, qui a décidé il y a quelques mois de ne pas se représenter, après avoir piloté la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Tous les autres Conseillers fédéraux - Viola Amherd (Le Centre), Elisabeth Baume-Schneider (PS), Ignazio Cassis (PLR), Karin Keller-Sutter (PLR), Guy Parmelin (UDC) et Albert Rösti (UDC)- ont été reconduits.
Les sept vont pouvoir choisir leur portefeuille en fonction de leur ancienneté au gouvernement.
En Suisse, les quatre premiers partis - UDC (Union démocratique du centre, droite radicale), parti socialiste (PS), PLR (parti des libéraux radicaux), et Le Centre - se partagent les sept portefeuilles ministériels, selon le système dit de la "formule magique": 2-2-2-1.