Un accord de cessez-le-feu a été trouvé à Deraa, dans le sud de la Syrie, entre les rebelles et le régime au pouvoir soutenu par l'allié russe. L'accord intervient quelque deux semaines après le lancement d'une offensive meurtrière des forces de Damas dans cette province, qui est aussi le berceau de la contestation.
Sud-ouest de la Syrie à la frontière avec la Jordanie. C'est ici, dans la province de Deraa, berceau de la révolution contre le régimeen, qu'est née en 2011 la révolte contre le régime. D'abord pacifique, appelant à plus de démocratie - et réprimée dans le sang.
Ce 6 juillet, les blindés des forces gouvernementales, épaulés par la Russie, ont repris le contrôle du poste frontière de Nassib, après trois ans sous pavillon insurgé. La trêve intervient après la reprise de contrôle par l'armée syrienne d'un point de passage stratégique avec la Jordanie, le point de passage de Nassib, à Mafraq. L'agence officielle Sana annonce dans le même temps la signature d'un accord conclu vendredi soir avec les rebelles de Deraa, un accord local, nouvelle étape symbolique dans la reconquête par Damas des territoires sous contrôle des combattants anti-Assad.
Des insurgés acculés, en réalité, après un déluge de feu commencé il y a trois semaines et qui a fait 150 morts parmi les civils. Ils ont préféré négocier par l'intermédiaire des Russes, alliés du régime, selon une stratégie bien rôdée, plutôt qu'y laisser leur peau. Une trentaine de localités sont ainsi repassées sous contrôle de Damas ces dernières semaines. "Avant même que nous entrions dans les villages, les rebelles désertaient les lieux, abandonnant sur place leurs armes," témoigne un officier de l'armée syrienne.
Un cessez-le-feu, le désarmement des insurgés dans toutes les localités de la province de Deraa, c'est ce que prévoit l'accord, tel qu'il est présenté. Avec, selon le commandement insurgé, qui en appelle à la supervision de l'ONU, le transfert de près de 6000 combattants et civils vers la province d'Idleb, toujours aux mains des anti-Assad, dans le nord-ouest du pays. Enfin, l'accord mentionne également les déplacés. 325 000 personnes au moins, selon l'ONU, qui devraient pouvoir rentrer chez eux. "Aujourd'hui, le régime a repris la frontière. Et ils vont contrôler toute la zone. Cela va avoir des effets positifs pour nous, parce que ça va nous ouvrir des portes pour travailler. Et aussi, la crise va diminuer les bombes et la peur des gens." explique un habitant de Jaber.