Fil d'Ariane
Les rebelles qui mènent depuis un peu plus d'une semaine une offensive fulgurante en Syrie affirment avoir pris le contrôle de nouveaux territoires. Ils ont commencé à encercler Damas, tandis que l'armée nie s'être retirée de zones proches de la capitale.
Des Israéliens regardent en direction de la Syrie sur la ligne Alpha qui sépare le plateau du Golan, occupé par Israël, de la Syrie, samedi 7 décembre 2024.
"Nos forces ont entamé la phase finale de l'encerclement de la capitale, Damas", lance un important commandant de la coalition rebelle, Hassan Abdel Ghani. "Damas vous attend", indique de son côté dans un communiqué adressé aux rebelles Abou Mohammad al-Jolani, chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui mène la coalition.
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Hassan Abdel Ghani a affirme que les insurgés s'étaient emparés de locaux des renseignements militaires près de Damas, affirmant "poursuivre la progression" vers la capitale. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais disposant de nombreuses sources en Syrie, a affirmé de son côté que les troupes gouvernementales s'étaient retirées de Homs, troisième ville du pays à environ 150 km de Damas.
Le ministère syrien de la Défense a démenti le retrait de ses positions près de la capitale et de Homs. "Les informations selon lesquelles nos forces armées présentes dans toutes les zones de la campagne de Damas se seraient retirées sont fausses", déclare le ministère. Les affirmations concernant "le retrait de l'armée de Homs" sont également "fausses", dit-il.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) annonce ce 7 décembre au soir que les rebelles étaient entrés dans la ville stratégique de Homs, située dans le centre de la Syrie au nord de Damas, où ils avaient pris le contrôle de plusieurs quartiers.
Bachar al-Assad est au travail à Damas, déclare la présidence syrienne, démentant des informations selon lesquelles il aurait quitté la Syrie. Bachar al-Assad "poursuit son travail et ses devoirs nationaux et constitutionnels depuis la capitale", précise un communiqué.
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Au moins sept civils ont été tués dans des frappes russes et syriennes près de Homs, a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahman, ajoutant que les forces gouvernementales avaient dépêché "d'importants renforts" pour contrer l'avancée des rebelles à Homs, une étape clé vers le siège du pouvoir à Damas.
Le mouvement armé libanais Hezbollah, allié de longue date de la Syrie, a envoyé 2.000 combattants en renfort dans un de ses bastions en Syrie, proche de la frontière avec le Liban, a indiqué à l'AFP une source proche du mouvement pro-iranien.
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Cette source a souligné que l'envoi de ces renforts du Hezbollah, qui sort d'une guerre sanglante avec Israël l'ayant affaibli, avait pour but de défendre ses positions en cas d'attaque des rebelles.
L'Irak a autorisé l'entrée sur son territoire de centaines de soldats de l'armée syrienne qui ont fui les combats avec les rebelles, indiquent deux responsables de sécurité. L'un d'eux précise que leur nombre s'élève à quelque 2 000 militaires.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dont le pays est un allié de Bachar al-Assad, a déclaré qu'il était "inadmissible de permettre à un groupe terroriste de prendre le contrôle de territoires en violation des accords existants", en référence à une résolution de l'ONU en 2015 pour un règlement politique en Syrie.
Bachar al-Assad "n'a pas saisi l'occasion" de dialoguer avec son peuple et d'aider au retour des réfugiés pendant une période de calme dans son pays, a déclaré le Premier ministre du Qatar, pays qui a soutenu les rebelles lors du soulèvement de 2011 écrasé par le pouvoir syrien.
Des combattants insurgés célèbrent la reprise de la ville par l'opposition dans le centre-ville de Hama, en Syrie, le le 6 décembre 2024.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, dont le pays est un autre allié de la Syrie, a estimé samedi qu'un "dialogue politique" était nécessaire entre le gouvernement et l'opposition. Il s'exprimait à l'issue d'une réunion au Qatar en présence de ses homologues russe et turc. La Turquie elle soutient les rebelles. "Un dialogue politique entre le gouvernement syrien et des groupes d'opposition légitimes doit débuter", déclare Abbas Araghchi.