Trois mois seulement après sa défaite à la présidentielle, M. Sarkozy s'est entretenu mardi avec le président du Conseil national syrien (principal organe de l'opposition), Abdel Basset Sayda, les deux hommes soulignant "la gravité de la crise syrienne et (...) la nécessité d'une action rapide de la communauté internationale pour éviter des massacres".
"La comparaison, facile, entre deux pays arabes dirigés par des dictateurs n'est qu'un coup médiatique, sans réalité stratégique", tranche le géopolitologue Pascal Boniface, interrogé par l'AFP. "Faire ce qui a été fait en Libye en 2011 est impossible aujourd'hui en Syrie, parce que les Nations unies ne délivrent pas de mandat pour une telle intervention et en raison du rapport de force militaire en Syrie et de l'environnement géopolitique du pays", ajoute le directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques.
Karim Emile Bitar, expert français du Moyen-Orient, insiste sur le caractère explosif de la situation syrienne, "véritable mosaïque ethnique et religieuse" de 22 millions d'habitants, tandis qu'"en Libye, on avait une population de 6-7 millions homogène". La deuxième ville libyenne, Benghazi, berceau du soulèvement, avait très vite échappé au pouvoir central. Mais les rebelles syriens ne contrôlent toujours pas de grandes parties du territoire ni de grandes villes.