Malgré les protestations internationales, les sanctions et son isolement, le régime syrien n’est pas disposé à proposer une autre réponse que la violence aux manifestants. Au moins vingt-deux civils ont été tués à Hama mardi. Depuis le début du mouvement le 15 mars dernier, la répression a coûté la vie à plus de 1.300 civils et poussé à la fuite des milliers de personnes.
Manifestation anti-régime à Hama le 1e juillet 2011
Le sang a encore coulé à Hama. Dans cette ville de 800 000 habitants du centre de la Syrie, au moins vingt-deux civils ont été tués entre mardi et mercredi, et plus de quatre-vingt blessés. Lundi, trois personnes, dont un enfant de 12 ans ont trouvé la mort. Assiégée par les chars de l’armée, Hama vit sous la menace d’un assaut. Depuis vendredi, la tension est montée d’un cran. Alors que Hama était le théâtre d’une manifestation record (500 000 personnes environ, selon les sources d’opposition, ont exigé dans les rues le départ de Bachar al-Assad), la répression a causé la mort de vingt-huit personnes. Parmi les victimes de ce vendredi sanglant, onze personnes ont été tuées à Hama, six à Homs et deux à Damas. À Hama, ces événements réveillent le douloureux souvenir de 1982. À l’époque, un soulèvement du mouvement interdit des Frères musulmans contre le régime de Hafez al-Assad, père de Bachar, a été réprimé au prix de 20.000 morts.
La violence des autorités se manifeste aussi par les arrestations d’opposants. D’après le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane, plus de 500 militants et manifestants pacifiques ont été arrêtés ces derniers jours en Syrie. L'organisation, basée à Londres, dénonce "avec force la poursuite par les autorités sécuritaires syriennes des détentions arbitraires d'opposants politiques, de militants de la société civile et des droits de l'Homme et de manifestants pacifiques, en dépit de la levée de la loi d'urgence".
Hama sous la menace d'un assaut de l'armée
Par Laurent Burkhalter (Télévision suisse romande)