Fil d'Ariane
L'armée syrienne a reconnu ce jeudi 5 décembre avoir perdu le contrôle de la ville stratégique de Hama, dans le centre de la Syrie, au profit des rebelles. Les forces armées du régime de Bachar Al-Assad ont été "redéployées" à l'extérieur de la ville.
Des insurgés paradent sur un tank de l'armée syrienne. AP Photo/Ghaith Alsayed.
Hama est tombée aux mains des rebelles. "Au cours des dernières heures (...), les groupes terroristes ont pu percer plusieurs fronts dans la ville et y entrer", a affirmé l'armée dans un communiqué. Les forces de Bachar Al-Assad se sont "redéployées hors de la ville".
En l'espace d'une semaine, et à la surprise générale, les rebelles emmenés par les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) se sont emparés de la majeure partie d'Alep, deuxième ville du pays. Et ils ont poursuivi leur lancée vers Hama.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a noté que les rebelle "sont entrés dans plusieurs quartiers de Hama, et des combats les ont opposés aux forces du régime".
Nos forces sont entrées dans la prison centrale de Hama et ont libéré des centaines de prisonniers injustement détenus.
Hassan Abdel Ghani, chef militaire de la coalition rebelle.
"Nos forces sont entrées dans la prison centrale de Hama et ont libéré des centaines de prisonniers injustement détenus", a annoncé pour sa part un chef militaire de la coalition rebelle.
Située à 200 km au sud de Damas, Hama est une ville stratégique pour le régime de Bachar al-Assad, notamment, car elle commande la route vers la capitale.
Les affrontements déclenchés depuis le début de l'offensive rebelle sont les premiers de cette ampleur depuis 2020 dans un pays meurtri par une guerre civile dévastatrice qui a fait un demi-million de morts depuis 2011. Depuis, le pays a été morcelé en plusieurs zones d'influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances étrangères.
La Russie et l'Iran, les principaux alliés de Damas, ainsi que la Turquie, un soutien majeur des rebelles, sont en "contact étroit" pour stabiliser la situation, selon les déclarations de la diplomatie russe. Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a lui mis en garde contre une résurgence du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, où cette formation djihadiste avait autoproclamé un "califat" en 2014, à cheval sur l'Irak, avant d'être défait plusieurs années plus tard.