Alors que les experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) n'ont toujours pas pu démarrer leur enquête sur l'attaque chimique présumée à Douma dans la Ghouta orientale le 7 avril, le Premier ministre français a tenté de justifier les frappes françaises en Syrie lors d'un débat houleux à l'Assemblée nationale.
Voila 3 jours que les experts des armes chimiques sont arrivés en Syrie. Dans un hôtel de la capitale Damas, ils n'ont toujours pas accès à Douma, dans la Ghouta orientale.
Certains comme les Etats-Unis accusent le régime d'entraver leur travail. Faux, répond la Russie. Simple question de sécurité, il s'agirait notamment de déminer les routes.
"Ce mardi, les services de sécurité des Nations Unies, avec la police militaire, arriveront pour tester les routes. Et l'arrivée des experts est prévue mercredi. Donc la Russie n'empêche d'aucune manière ce processus." Igor Kirillov- Directeur de l'unité russe de radiologie, de biologie et de protection chimique
Pas vraiment de quoi convaincre ses détracteurs.
Pendant ce temps, à Paris, trois jours après les frappes qui ont visé le régime, le Premier ministre Edouard Philippe justifie l'intervention française :
"Je voudrais vous faire partager la conviction que le risque et le coût de l'inaction était plus grand encore. Plus grand pour notre avenir, plus grand aussi pour notre conscience et pour la trace que nous laisserons dans l'histoire et dans le regard de ceux qui nous suivront."Edouard Philippe, Premier ministre français
Mais une bonne partie de l'opposition regrette la manière :
"En décidant seul une attaque sans mandat des Nations Unies, il a franchi une ligne et nous le regrettons." Christian Jacob, président du groupe "Les Républicains" à l'Assemblée nationale
"Qu'est-ce qu'une déclaration de guerre qui n'en est pas une quand on attaque un pays à plus de 3 000 km de distance ? Devons-nous considérer que bombarder trois usines ce n'est pas une déclaration de guerre et, par conséquent, à Pearl Habour ce n'est pas la guerre qui a commencé ?" Jean-Luc Mélenchon, président du groupe "La France insoumise" à l'Assemblée nationale
Même contestation à Londres. Mais les centaines de manifestants rassemblés devant le parlement britannique n'entament pas la détermination de la Première ministre Theresa May.
Paris et Londres, main dans la main avec Washington, les trois pays ont présenté à l'Onu un nouveau projet de résolution sur la Syrie.